MARTEL A

Cultivateur à Turriers (Basses-Alpes), A. Martel devint facteur auxiliaire en mai 1922. Il avait créé, en 1913, une caisse locale de crédit agricole, puis un syndicat agricole en 1920, enfin une coopérative de consommation en 1922. "Républicain de vieille souche", il adhéra au socialisme, "cette grande force de Paix" et devint maire socialiste de Turriers en décembre 1919.

Martel rejoignit le Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Son active propagande porta ses fruits lors des élections au conseil général, le 9 avril 1922 ; il obtint 172 voix alors que le canton de Turriers n’avait donné que 43 voix au candidat socialiste Charles Baron aux élections législatives de novembre 1919. Le Travailleur des Alpes du 15 avril 1922 pouvait titrer : "Battus mais contents." Quelques mois plus tard, Martel entra en conflit avec l’administration préfectorale et démissionna de sa fonction municipale. Les Ponts et Chaussées voulant empêcher les traîneaux d’emprunter les routes, le maire allégua l’absolue nécessité pour les cultivateurs d’utiliser ce moyen de transport et refusa de rendre les minutes des procès-verbaux qui avaient été dressées : il ne les donna qu’après sa démission. Le préfet crut trouver dans cette affaire l’occasion de mater l’irascible défenseur des agriculteurs montagnards et fit passer Martel en cour d’assises, le 27 septembre 1922, pour "détournement de pièces publiques". L’ancien maire fut toutefois acquitté. En septembre 1923, A. Martel se fit remarquer par des "violences (verbales) à l’égard du sous-préfet de Sisteron, à l’occasion de l’inauguration d’un monument aux morts".

Un Martel était membre de la commission socialiste fédérale de propagande SFIO en 1929 ?