MARTIN Louis [Cher]

Par Claude Pennetier

Né et mort à Saint-Florent-sur-Cher (Cher) : 23 octobre 1904-28 décembre 1977 ; employé ; maire communiste de Saint-Florent.

Titulaire du brevet élémentaire, Louis Martin travailla comme comptable aux établissements Labbé de 1920 à 1925. La répression qui suivit les grèves de mai 1920 avait décapité les organisations ouvrières de Saint-Florent-Rosières. Plusieurs dizaines de militants licenciés durent quitter la région (voir Migraine Ch., Thomas A.). Martin participa avec René Fontaine à la création d’une cellule communiste dans la "ville endormie", en 1922. L’année suivante, il fonda un groupe des Jeunesses communistes et fut délégué au congrès national des JC en décembre 1924 à Paris. Le patronat de Saint-Florent restant fidèle à son ancienne tradition de répression, Martin fut licencié le 31 janvier 1925. Ne pouvant trouver de travail, il fut facteur intérimaire jusqu’en juin 1925, puis partit pour Paris. Il travailla à l’usine de l’Air liquide de Boulogne-Billancourt du 15 juin 1925 au 10 avril 1927, puis revint à Saint-Florent.

Il fut employé de commerce à la société coopérative "La Fraternelle". Créée en 1906 par les syndicats ouvriers, celle-ci était le refuge de militants traqués par la répression patronale ; trente-trois personnes y travaillaient dont trois militants du Parti communiste : Louis Brunet, Henri Lucas décédé en 1925, René Fontaine. L’implantation communiste restait faible dans le centre ouvrier de Saint-Florent-Rosières. Au congrès régional du 22 juillet 1930, Louis Martin déclara : "Les effectifs sont de plus en plus restreints ; nous n’avons pas de résultats à Rosières." Martin fut candidat à une élection municipale partielle le 19 octobre 1930. Il faisait liste avec Émilien Bonnot, ouvrier licencié de la Société industrielle, qui se présentait contre son ancien patron pour rendre plus concrètes les formules "classe contre classe" et "travail contre capital". Martin et Bonnot l’emportèrent. Martin fut candidat au conseil général, en 1931 dans le canton de Charost, et en 1937 à Levet. En mai 1935, élu avec toute la liste communiste aux élections municipales, il devint maire de Saint-Florent.

Révoqué par le gouvernement le 12 octobre 1939, Martin fut mobilisé comme sergent dans les services de santé. Il fut arrêté en février 1941 et interné pendant cinq mois au camp de Saint-Paul-d’Éjeaux (Haute-Vienne). Libéré, il quitta le Parti communiste et n’eut plus d’activité politique.

Après la guerre, Louis Martin succéda à ses parents qui tenaient un café-restaurant à Massœuvre, hameau de Saint-Florent.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article120599, notice MARTIN Louis [Cher] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 25 février 2011.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Cher, 25 M 128. — L’Émancipateur. — Renseignements recueillis par A. Thomas.

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