MARTIN Marguerite

Par Jean-Louis Panné

Née en 1887 à Paris, morte en 1978 ; employée au Crédit lyonnais ; dirigeante des Syndicats féminins chrétiens de la rue de Sèze, puis de l’Union centrale des syndicats féminins.

Fille d’un négociant en vins, Marguerite Martin dut trouver, en 1905, un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille après la mort brutale de son père. Installée à Clichy, elle trouva une place dans une maison de commerce puis devint employée au Crédit lyonnais. Elle entra en relation avec les syndicats professionnels féminins en 1908 sur les conseils d’un abbé de Clichy. Elle adhéra alors aux syndicats de l’impasse Gomboust (1er arr.), fondés par les religieuses du Cénacle, qui réduites à l’état laïc, cherchaient à organiser des associations professionnelles pour jeunes filles. Les services syndicaux proposés étaient : le placement, les cours professionnels, la restauration, la formation assurée par Zamanski et G. Tessier. A la veille de la Première Guerre mondiale, ces syndicats déménagèrent rue des Petits-Champs ; la guerre mit un coup d’arrêt au développement du syndicalisme féminin chrétien. Cependant, Marguerite Martin suivit, courant 1916, les semaines syndicales organisées par André Butillard en compagnie de Maria Bardot, puis les cours de l’École normale sociale, fondée en 1911 également par A. Butillard. Cette même année, elle devint permanente En 1917, les syndicats des Petits-Champs et ceux de la rue Vercingétorix, dirigés par A. Butillard, fusionnèrent pour former l’Union des syndicats professionnels féminins qui s’installèrent rue de Sèze. Marguerite Martin y devint la responsable des sections locales et en fonda plusieurs à Clichy, dans le Faubourg-Saint-Antoine, à Javel. En 1918, les syndicats de Lyon, Marseille, Vienne, fusionnèrent avec ceux de la rue de Sèze et formèrent la Fédération française des Unions des syndicats professionnels féminins qui s’installa boulevard des Capucines.

En 1922, elle fut déléguée au IIIe congrès de la CFTC et au congrès de la Fédération des employés au cours duquel elle présenta le rapport sur la modification du repos hebdomadaire. Déléguée aux VIe congrès (1925) et XIe (1930) de la CFTC, elle fut, à chaque fois, membre de la commission de vérification des mandats.

Lors de la fusion de la Fédération française des Unions et de l’Union de l’Abbaye, qui donna naissance à l’Union centrale des syndicats féminins, elle accéda au bureau de la nouvelle organisation. Dissous en 1940, les syndicats féminins ne se reconstituèrent pas à la Libération, la CFTC étant devenu, par choix, une organisation mixte. Marguerite Martin choisit pendant l’Occupation, la tendance de Tessier, qui s’opposa à la Charte du travail. Après la Seconde Guerre mondiale, elle fut permanente de la CFTC jusqu’en 1960. En 1964, lors de la scission syndicale CFTC-CFDT, elle choisit de rester à la CFTC maintenue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article120612, notice MARTIN Marguerite par Jean-Louis Panné, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 décembre 2017.

Par Jean-Louis Panné

SOURCES : La Circulaire confédérale, suivie de Syndicalisme chrétien, 1920-1939. — Notes de M. Launay. — Notes autobiographiques communiquées par J. Tessier et N. Procofieff.

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