MARTIN Paul [Hérault]

Par Jean Sagnes

Né le 26 octobre 1868 à Arre (Gard), mort le 4 septembre 1934 ; syndicaliste de l’Hérault.

Paul Martin fut successivement garçon de café, ouvrier agricole et ouvrier menuisier du bâtiment. Libre penseur, il adhéra en 1902 à la Fédération socialiste autonome de l’Hérault puis en 1905 au Parti socialiste SFIO qu’il quitta bien avant 1914 pour y revenir en 1920.

En 1924, Martin était secrétaire adjoint de la section socialiste de Montpellier (Hérault). Opposé aux listes du Cartel en 1924 et à la participation ministérielle en 1926, il défendit avec chaleur la révolution bolchevique au congrès départemental du 3 avril 1927. Il faisait alors partie de la tendance Maurin. Il oscilla ensuite entre cette tendance et celle de Bracke.

Martin vint assez tard au syndicalisme. Il adhéra seulement après la Première Guerre mondiale au syndicat CGT du Bâtiment. Il fut secrétaire de l’Union locale de Montpellier de 1923 à sa mort. Délégué au congrès national de la CGT en 1929, il fut également membre de la commission administrative de la Bourse du Travail à partir de 1930. En juin 1931, lorsque se créa un comité local de propagande pour l’unité syndicale inspiré du Mouvement des "22" (voir Chambelland Maurice), il en fut le secrétaire.

Autodidacte, Martin fut aussi un éducateur ouvrier. Réputé proudhonien, il aimait les livres et était responsable du cercle d’études syndicales de l’Union locale CGT. Il s’intéressait en particulier à l’histoire du mouvement ouvrier et aux questions de l’enseignement. Il publia plusieurs articles dans le Travail et Montpellier ouvrier. Il faisait partie également de la Société d’enseignement populaire de Montpellier, du Cartel montpellierain de la Paix et du Comité d’action antifasciste.

A partir de 1932, il fut secrétaire de la Fédération du Sud-Sud-Ouest des exclus des assurances sociales. Le 31 juillet 1934, lors d’une réunion en hommage à Jean Jaurès* et après une prise de parole en public, il fut frappé d’une attaque de paralysie et mourut un mois plus tard, le 4 septembre 1934. Ses obsèques rassemblèrent plus de 4 000 personnes. Ceux qui le connurent s’accordaient à souligner chez lui une grande générosité et un scrupuleux souci d’information dans ses interventions. Une rue de Montpellier, près de la Bourse du Travail, porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article120622, notice MARTIN Paul [Hérault] par Jean Sagnes, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 24 juin 2020.

Par Jean Sagnes

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 196 M 2. — Le Travail, 1921-1934.— Le Languedoc Socialiste, 1923-1930. — Montpellier ouvrier, 1927. — La Révolution prolétarienne, 25 septembre 1934 et janvier 1935. — Le Cri du peuple, 24 juin 1931.

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