MASSIÉRA Luc, Paul, Antoine, Marie

Par Marie-Claire Debouverie, Jean Maitron

Né le 7 mai 1911 à Valréas (Vaucluse), volontaire en Espagne républicaine.

Son père Antoine Rosé dit Roger était originaire de Touët-sur-Var (Alpes-Maritimes) et doreur à Valréas au moment de sa naissance. Si Luc travaillait à Bessan quartier de la Guinardette dans l’Hérault en 1931 où il était cultivateur et coquetier, il était domicilié chez ses parents à Valence au 4 rue du Châteauvert. Aussi fut-il appelé au service militaire à Valence et affecté au 35e régiment d’infanterie d’avril 1932 à avril 1933. Après son service militaire, il s’installa provisoirement à Valence au 1 rue Poncet puis, pendant un an, il résida à Soyons (Ardèche) et travailla au restaurant Mayen. Il revint ensuite à Bourg-lès-Valence où il se maria en juin 1934 avec Léa Eugénie Bruas. Il exerçait alors le métier de chauffeur et était inscrit au syndicat CGT.
Après le coup d’état de Franco, Luc Massiera a été encouragé par le parti communiste à s’engager comme volontaire en Espagne républicaine. Il traversa la frontière en camion de Perpignan à Figuera où il arriva le 28 novembre 1936. Dans un premier temps, il intégra une milice puis, après la fusion avec les Brigades, le bataillon « Henri Barbusse » de la 14e Brigade internationale le 2 décembre 1936. Dans un deuxième temps, il appartint au bataillon « Commune-de-Paris ». Simple soldat, il fut néanmoins chef de sa section. Il participa pendant 20 mois à tous les combats de la 14e Brigade. Deux fois blessés, le 14 février 1937 à la jambe et le 12 septembre 1938 au cou dans le secteur de l’Ebre-Gandesa, il fut hospitalisé pendant 3 mois. Dans les rapports des commissaires, il était qualifié de battant, de bon chef de section, de bon entraîneur d’hommes ; il était estimé de ses chefs et de ses hommes. A la fin des combats, il fut interrogé par les commissaires politiques qui lui demandèrent ce qu’il pensait des Brigades internationale en Espagne. Il répondit : « Le BI sont la preuve que la guerre d’Espagne n’est pas seulement un conflit local mais c’est une guerre du prolétariat contre le fascisme. Appartenant à beaucoup de nations différentes, elles ont été pour le peuple espagnol un puissant réconfort moral. Leur organisation politique et militaire a donné la preuve aux milices espagnols que les résultats étaient meilleurs quand on est plus nombreux sous un unique commandement... ...Etant arrivé au temps des milices, j’ai pu comparer combien on commettait de fautes quand on n’était pas uni. J’ai vu la bestialité des combattants fascistes de bien des façons. J’ai vu combien le capitalisme et le fascisme pouvaient s’unir pour enlever au peuple le désir de la liberté. J’ai appris à me battre contre des adversaires mieux armés et plus nombreux que nous. » A la fin de cet entretien, il demanda à être rapatrié en France à Valence (Drôme) où ses parents l’attendaient, mais où il n’avait pas encore de travail assuré. Il cessa de combattre en Espagne le 11 novembre 1938.
En rentrant d’Espagne, il vécut chez ses parents à Valence au 10 rue Pierre Corneille. Le 27 août 1939, il fut mobilisé et affecté au 7e Bataillon mitrailleurs, puis démobilisé le 19 juillet 1940 à Valence. Il rentra à nouveau chez ses parents.
Déporté en Afrique du Nord, Massiera s’engagea ensuite dans la 1re Armée française.
En 1948, il vivait toujours domicilié à Valence où il était chauffeur d’automobiles.
En 1959, il appartenait à l’AVER.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article120905, notice MASSIÉRA Luc, Paul, Antoine, Marie par Marie-Claire Debouverie, Jean Maitron, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 24 octobre 2018.

Par Marie-Claire Debouverie, Jean Maitron

SOURCES : Arch. AVER. — État civil : Acte de naissance AD84 — Fiche matricule n° 343 de la classe 1931, AD26 – Archives de la BDCI, Mfm 880/25, 545.6.1303 à 545.6.1316

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