MASSON Joseph [MASSON Jean, Marie, Joseph]

Par Jacques Girault, Jean-Michel Steiner

Né le 24 mars 1889 à Unieux (Loire), mort le 9 janvier 1969 à Saint-Etienne (Loire) ; instituteur dans la Loire ; militant coopérateur ; militant socialiste, conseiller général de la Loire ; militant laïque.

Fils d’Henri, Jean, Pierre Masson, instituteur à l’école publique du quartier ouvrier de Cote-Quart à Unieux, Joseph Masson, instituteur dans la Loire, était membre du Parti socialiste de France puis du Parti socialiste SFIO à partir de 1905. Mutilé à la suite de la Première Guerre mondiale, il milita dans les associations d’anciens combattants. Membre du conseil d’administration de sociétés de secours mutuels depuis 1909, il présidait l’Orphelinat des membres de l’enseignement en 1919. Coopérateur, il fut un des fondateurs de « l’Union des travailleurs » de Saint-Étienne en 1912, appartint à son conseil d’administration en 1935 et la présida en 1954 et 1955, donnant des cours et des conférences sur la coopération.

Initié, le 21 janvier 1934 à la loge « Industrie » de Saint-Étienne (Grand Orient de France), compagnon, le 26 juin 1935, Grand Maître, le 25 mars 1936, il fut orateur de sa loge en 1940.

S’occupant des œuvres postscolaires, Joseph Masson fut révoqué par le régime de Vichy, puis participa à la Résistance dans le groupe du « Coq enchaîné ». Réintégré à la Libération, il termina sa carrière comme directeur d’école à Saint-Etienne.

Trésorier de la Fédération départementale du Parti socialiste SFIO et secrétaire général de la section socialiste de Saint-Étienne, Joseph Masson fut élu conseiller municipal de Saint-Etienne en mai 1945 sur la liste du docteur Muller, issue de la Résistance. Adjoint au maire, candidat sur la liste socialiste SFIO en octobre 1947, battu, il conduisit lors des élections municipales de 1953 une liste « d’Action sociale, démocratique, républicaine et laïque » qui n’eut pas d’élus. Indiqué « militant laïque », il fut candidat aux élections municipales en 1965 sur la liste d’« Union démocratique » à direction communiste.

En 1945, candidat de l’Union démocratique et sociale de la Résistance au Conseil général dans le canton Saint-Étienne Sud-Est, arrivé deuxième (25,6% des suffrages exprimés) derrière Marcel Goninet (36,2%) candidat du Front National, il bénéficia du désistement du candidat du Mouvement républicain populaire Carlen (22,4%) et fut élu au second tour (46,6% contre 36,4%. En octobre 1951, devancé au premier tour par Christophe Alexandre (PCF, 31,6% des suffrages exprimés), Claude Brouillet (RPF, 22,9%), Pierre Louis (MRP, 20,5%) et Louis Vergé (Républicain indépendant, 16,1%, il obtint 10,7% des voix. Le 20 avril 1958, il se présenta à nouveau comme « candidat républicain et laïque ». Sa profession de foi révélait un socialiste déçu par le Parti socialiste SFIO qu’il interpellait vivement : « qu’a-t-il fait de son “minimum“ de programme si ce n’est d’être le meilleur soutien de la réaction capitaliste qui s’en sert de paravent pour accomplir sa politique rétrograde » ? Il appela à la lutte « contre les forces rétrogrades qui veulent nous ramener sous la domination des hobereaux et des capitalistes nationaux et internationaux », à la « défense de l’école laïque », à « l’amélioration des standards de vie des classes laborieuses » et à « la fin rapide des hostilités en Afrique du Nord et à une paix conforme aux aspirations des peuples ». Dans ce scrutin où s’affrontaient neuf candidats, il recueillit 3,3% des suffrages exprimés. Il fut candidat en troisième position aux élections législatives de 1951 sur la liste du Bloc des gauches qui n’eut pas d’élus.

Secrétaire de la Ligue des droits de l’Homme, il était aussi membre du bureau de l’Union fédérale des anciens combattants, membre du bureau et trésorier de la Libre Pensée, vice-président du syndicat départemental des apiculteurs pendant 35 ans. Retraité, il fut secrétaire de la section de la Loire de la Fédération générale des retraités de la fonction publique. Administrateur de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, il fut trésorier adjoint de la section de la Loire. Il fut désigné comme vice-président d’honneur des délégués cantonaux. Il fut aussi le vice-président de la Fédération des œuvres laïques de la Loire.

Marié en avril 1912 à Chasse-sur-Rhône (Isère) avec une institutrice, père de deux fils et d’une fille, divorcé, remarié en décembre 1936 à Saint-Etienne, Masson fut incinéré à Lyon. La presse rendit compte des hommages rendus le 14 janvier 1969 à l’amicale laïque de Dormand par les responsables des fonctionnaires retraités, du syndicat des apiculteurs, de la FOL, des délégués cantonaux, des loges maçonniques, de la Libre Pensée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article120941, notice MASSON Joseph [MASSON Jean, Marie, Joseph] par Jacques Girault, Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 avril 2021.

Par Jacques Girault, Jean-Michel Steiner

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Arch. Jean Gaumont. — Site Internet « marald.org/article-mon-cousin-joseph-masson-40448739.html ». —DBMOF, notice par J. Gaumont. — Notes de Jean-Claude Destagnol.

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