MATLINE Albert [MATLINE Abraham dit Albert]

Par Nathalie Viet-Depaule

Né le 1er janvier 1898 non loin de Kiev en Ukraine, mort le 18 septembre 1977 à Paris (XIIe arr.) ; casquettier ; secrétaire adjoint de la Fédération de la Chapellerie (1936-1938), secrétaire de la Fédération Habillement-Chapellerie (1945-1952).

Fils d’un paysan meunier, Albert Matline fréquenta l’école hébraïque puis vint, avant la Première Guerre mondiale, se fixer à Paris avec sa famille. Il commença à travailler chez un artisan casquettier dans le IVe arr. Il fraya à cette époque avec des russes immigrés comme Rappoport et Losovsky, secrétaire des casquettiers, et choisit d’acquérir la nationalité française. En 1917, le jour de la grève des midinettes, il adhéra au syndicat CGT des casquettiers et participa, en 1919, à la direction de la grève de sa corporation qui, au bout de six semaines, se termina par la signature de la convention collective de sa branche (semaine de 48 h puis de 44 h, délégués d’atelier, informations syndicales, création d’un comité d’hygiène). A partir de ce moment-là, il fit partie de la commission exécutive de son syndicat.

Albert Matline rallia les rangs du Parti communiste. Il participa au congrès de Tours (décembre 1920) comme traducteurs de la délégation soviétique et se rendit ensuite à Moscou. Il était adhérent en 1921 de l’Internationale syndicale de Moscou, des comités syndicalistes révolutionnaires, de l’Internationale communiste et du Secours rouge international.

Membre du bureau du syndicat CGTU des casquettiers en 1923 (dont Bertrand était le secrétaire), Matline participa au congrès de fusion des fédérations du Textile et du Vêtement tenu le 6 décembre 1924 et fut élu à la commission exécutive de la nouvelle fédération (Fédération du Vêtement et de la Chapellerie, voir Claudius Richetta). Devenu permanent syndical, il fut élu à partir de 1926 à la tête de son syndicat qui comptait plus de 2 000 membres et assista à tous les congrès fédéraux. Artisan de la réunification syndicale en 1935, il dirigea les grèves de 1936 dans la Chapellerie.

Secrétaire adjoint de la Fédération à partir de 1936 dont Pierre Milan était secrétaire général, reconduit dans cette fonction jusqu’à la guerre, Matline fut écarté par Bonnet er Milan après la signature du Pacte germano-soviétique et arrêté en septembre 1940. Il fut interné successivement dans les centrales de Clairvaux, Fontevrault, puis dans les camps de Voves et Compiègne.

A la Libération, après la fusion des Fédérations de l’Habillement et de la Chapellerie, Albert Matline devint secrétaire de la nouvelle fédération jusqu’en 1952. Il continua d’appartenir ensuite à la direction fédérale jusqu’au congrès de novembre 1976.

Il fut aussi avec Alfred Besserman et Jacques Lederman un des membres de la délégation sollicitée par l’ORT (organisation-reconstruction-travail) pour apporter son expérience dans la réadaptation professionnelle des rescapés des camps de concentration.

Albert Matline fut jusqu’à la fin de sa vie conseiller prud’homme. Il était chevalier du Mérite national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121083, notice MATLINE Albert [MATLINE Abraham dit Albert] par Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 juillet 2020.

Par Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Compte rendu des congrès cités. — « Hommage à Albert Matline », 23 septembre 1977, Fédération nationale de l’Habillement-Chapellerie, CGT-FSM, 3 p. — La Presse nouvelle, 4 novembre 1977. — Témoignage de Suzanne Matline.

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