Par Antoine Olivesi
Né le 29 septembre 1895 à Propriano (Corse), Simon Mattei, navigateur, était en 1919 secrétaire général du syndicat CGT des inscrits maritimes de Marseille. Cette année-là, il se prononça pour la grève générale, le 11 septembre, par solidarité avec les dockers. Pendant la campagne pour les élections législatives, il préconisa une révolution pacifique, et non de type bolchevik ; il soutint la liste SFIO contre l’extrême gauche, afin de battre la réaction, déclara-t-il, et bien que cette liste conduite par Fernand Bouisson ne correspondît pas à son idéal. De même, il aurait souhaité, pour les municipales, une liste unique SFIO-CGT, mais il fit campagne pour les candidats SFIO aux élections cantonales du mois de décembre.
Le 8 avril 1920, il fit appel à la grève en faveur de l’amnistie des mutins de la mer Noire. En revanche, après les arrestations du mois de mai — il était lui-même recherché par la police — il jugea inopportun le déclenchement d’une nouvelle grève.
Lors de la scission syndicale, Mattei resta à la CGT et signa un appel contre la démagogie des minoritaires, avant le congrès d’Orléans. Il demeura secrétaire de l’Union syndicale des marins de commerce au moins jusqu’en 1923. Il semble qu’il ait démissionné peu après l’échec de la grande grève des marins qui dura cinquante-quatre jours, de septembre à novembre 1922, et dont il fut, à Marseille, le principal animateur. Cette grève était dirigée contre le décret Rio et pour l’application véritable de la journée de huit heures chez les marins.
Mattei se rapprocha alors des marins communistes et reparut, momentanément, au printemps 1927, lors de la crise qui secoua le syndicat des inscrits maritimes à Marseille. En effet, au mois d’avril 1927, Mattei participa à des réunions communes avec les marins du PC et de la CGTU, à Marseille, au club international des marins, et adhéra au groupe d’unité des marins créé dans le cadre de ce club « pour lutter contre les scissionnistes ».
En 1931, un Simon Mattei, ex-secrétaire des inscrits maritimes, sabianiste, soutint le candidat socialiste-communiste Antoine Grassi, contre Léon Bon — dont il critiquait la gestion des finances municipales — aux élections cantonales de 1931. Il s’agit très probablement du même militant.
Marié en 1924 et remarié en 1946 à Marseille, Mattei y mourut le 8 décembre 1977.
Par Antoine Olivesi
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, II M 3/54, V M 2/245, M 6/8321, M 6/10806 et 10814, XIV M 25/56. — Arch. Com. Marseille, listes électorales de 1919. — Le Petit Provençal, 1919-1922. — Marseille-Matin, 8 octobre 1931. — Rouge-Midi, 19 mai 1934. — D. Moulinard, Le Parti communiste à Marseille..., op. cit. — J. Bonnabel, Le mouvement ouvrier à Marseille..., op. cit. — J. Galanis, Les élections de 1919..., op. cit. — V. Avellan, Le syndicat des marins à Marseille..., op. cit. — État civil.