MAUCHAUSSÉ Jean, Ernest, Étienne

Par Pierre Lévêque

Né le 24 octobre 1896 à Bonnencontre (Côte-d’Or), mort en déportation le 29 novembre 1944 à Bergen-Belsen ; instituteur ; syndicaliste de la FUE ; socialiste SFIO ; résistant.

Fils d’un ouvrier aux PTT d’opinions socialistes, Jean Mauchaussé entra à l’École normale de Dijon et fut nommé instituteur à Ouges. Il fréquenta le Cercle laïque de Dijon où il subit l’influence du professeur Alphonse Mairey, un des principaux militants socialistes côte-d’oriens. Mobilisé et blessé pendant la guerre, il revint avec des conceptions pacifistes bien affirmées.

Nommé après la guerre instituteur à Montbard où il se maria, Mauchaussé adhéra à la SFIO alors en pleine reconstitution après la scission de Tours. Il était alors syndiqué à l’Union laïque de la Côte-d’Or, affiliée à la Fédération unitaire de l’Enseignement. Instituteur à Dijon à partir de 1925, il devint en 1935 secrétaire fédéral administratif de la SFIO. Adversaire de toute violence, il parvenait à maintenir le calme dans les réunions auxquelles il participa. Il désapprouva l’occupation des usines en 1936. Il accueillit des républicains espagnols exilés à la fin de la guerre civile et des juifs chassés d’Allemagne.

Très conscient du danger hitlérien, appartenant à la Bataille socialiste, il fut antimunichois. Bien qu’il condamnât la « Gauche révolutionnaire » conduite en Côte-d’Or par Lucien Hérard, il se prononça en mai 1938 pour l’amnistie au prochain congrès.

Mobilisé en 1939, il échappa à la captivité et entra très tôt dans la Résistance. Il fit partie de Libération-Nord et du réseau « Agir » dont il fut responsable pour la région Bourgogne-Franche-Comté. Arrêté le 19 mai 1944, il fut transféré à Compiègne, puis à Neuengamme et enfin à Bergen-Belsen où il mourut d’épuisement le 29 novembre 1944.

Son nom a été donné au groupe scolaire Darcy, à Dijon, où il enseigna.

Son fils unique, Robert, médecin auxiliaire au 2e bataillon de chasseurs à pied dans la 1ère armée française, fut tué le 20 janvier 1945 sur le front d’Alsace.

Sa femme, Raymonde Mauchaussé, née Naudin (1900-1992), qui adhéra à la SFIO en 1936, était depuis 1925 professeur de français au cours complémentaire Darcy à Dijon. Elle eut une grande activité dans la Résistance aux côtés de son mari. Après la Libération, elle fut conseillère municipale de Dijon et plusieurs fois candidate socialiste aux élections législatives. Elle joua un rôle important à l’Union nationale des anciens déportés, internés et familles de disparus (UNADIF-FNDIR), dont elle fut vice-présidente pour la Côte-d’Or, et fut également présidente de l’Union départementale des combattants volontaires de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121127, notice MAUCHAUSSÉ Jean, Ernest, Étienne par Pierre Lévêque, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 24 septembre 2021.

Par Pierre Lévêque

SOURCES : Le Socialiste côte d’orien, 21 mai 1938. — Témoignage de Madame Mauchaussé, 1978. — Les Dépêches, 7 février 1992.

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