MAUREL Henri, Marius

Par Antoine Olivesi

Né le 2 mai 1867 à Manosque (Basses-Alpes) ; mort le 3 avril 1935 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; instituteur puis industriel ; militant socialiste, puis communiste, puis communiste-socialiste ; conseiller général (1910-1919) et député des Bouches-du-Rhône (1919-1924).

Fils d’un charron, Henri Maurel fut élève-maître (1885-1887) à l’École normale d’Aix-en-Provence. Il débuta comme instituteur public à Orgon (Bouches-du-Rhône) puis fut nommé à Marseille. Il appartenait au mouvement « syndicaliste » qui s’opposa au mouvement « amicaliste » plus modéré. Licencié ès sciences, il devint en 1916 répétiteur au lycée de cette ville, puis professeur adjoint en 1919. Selon un rapport préfectoral, il exploitait en 1914, sous le nom de son fils, « une savonnerie assez importante ».

Maurel milita dans les rangs socialistes au sein du comité Carnaud, lors des élections de 1902 dans la première circonscription de Marseille. Il adhéra au Parti socialiste et fut élu conseiller général du 8e canton de Marseille le 31 juillet 1910 contre le conseiller royaliste sortant Gay. La préfecture attribua son succès à la division des voix modérées.

Il exerça les fonctions de vice-président du conseil général et rapporteur général du budget départemental. Il fut l’un des promoteurs de l’enseignement technique à Marseille. Il participait, en même temps, au mouvement syndical des instituteurs et faisait partie, en 1912, de « L’Émancipation » des Bouches-du-Rhône.

Au cours de la même année, il fut candidat aux élections sénatoriales dans les Bouches-du-Rhône et obtint 21 voix au premier tour, le 7 janvier. Aux élections législatives de 1914, Maurel fut candidat SFIO dans la 4e circonscription de ce département. Il fut battu par le radical Frédéric Chevillon que soutenaient les modérés. La presse de droite s’acharna contre lui et l’accusa notamment de « faire chanter l’ignoble Internationale à ses élèves ».

Pendant la Première Guerre mondiale, Maurel joua un rôle important au sein du conseil général des Bouches-du-Rhône dont il avait été élu vice-président. Il fit adopter un véritable plan de création de cours complémentaires et de préapprentissage.

Après la guerre, Maurel fut élu député de la première circonscription des Bouches-du-Rhône sur la liste SFIO avec 34 545 voix sur 84 054 votants en novembre 1919. Il perdit en revanche, quelques semaines plus tard, son siège de conseiller général du 8e canton. Il fut d’abord déclaré élu avec 2 113 voix sur 8 738 inscrits et 4 307 votants au second tour, contre 2 058 au modéré Eugène Pierre, ancien maire de Marseille, mais ce dernier fut, en définitive, proclamé élu après invalidation.

Henri Maurel adhéra lors du congrès de Tours à la majorité favorable à la IIIe Internationale puis au Parti communiste. Il siégea donc pour ce parti à la Chambre des députés où il fut membre de la commission des douanes et de celle de la marine marchande. Il prit part à la discussion du budget en 1922 et demanda à interpeller sur la crise de recrutement du personnel enseignant.

Maurel fut exclu du Parti communiste en septembre 1923 au congrès fédéral de Miramas, « pour activité communiste insuffisante, participation à des actions dissidentes » et non paiement de cotisation. Cette exclusion fut ratifiée le 15 octobre.

L’année suivante, aux élections législatives, il fut candidat sur la liste d’union socialiste. Il n’obtint que 13 851 voix, soit 10 % environ, par rapport aux inscrits de la première circonscription de Marseille. Ses concurrents SFIO l’accusèrent d’être le fondateur d’une société capitaliste importante de savonnerie. Effectivement, l’Indicateur Marseillais avait fait une importante publicité pour la savonnerie Maurel.

En mars 1927 et en janvier 1928, Maurel participa à des réunions publiques avec Sabiani. Puis il se consacra à ses affaires industrielles et se retira de la vie politique.

Henri Maurel mourut le 3 avril 1935 à Marseille, avec les titres de professeur honoraire de l’Université et de président d’honneur du cours de préapprentissage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121197, notice MAUREL Henri, Marius par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 avril 2021.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, II M 2/10 ; II M 3/41, 49, 50, 51, 54 et 55 ; III M 39 et 46 ; V M 2/282 ; M 6/10806 ; 10807 ; 10830. — Le Petit Marseillais, 8 janvier 1912. — Le Petit Provençal, avril-mai 1914, novembre et décembre 1919, 9 mai 1924. — Supplément de L’Humanité (30 septembre 1923). — Dictionnaire des parlementaires français..., op. cit., t. VII. — A. Olivesi, « La Droite à Marseille en 1914 », Provence historique, n° 28, avril-juin 1957, p. 193. — Indicateur Marseillais, 1920, p. 1294 et 1300. — Jean-Pierre Briand, « L’apparition du « préapprentissage » dans les grandes villes au début du XXe siècle », Formation emploi, n° 27-28. — État civil.

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