Par René Lemarquis, Jean Belin
Né le 16 mai 1893 à Commercy (Meuse), mort le 18 décembre 1974 à Vitteaux (Côte-d’Or) ; employé de commerce puis ouvrier des PTT ; syndicaliste CGTU et militant communiste de l’Yonne et de Côte-d’Or
Fils de Nicolas Auguste Maury et de Marie Camille Emilienne Mairel, dernier d’une fratrie de neuf enfants, Henri Maury était employé de commerce avant de s’engager comme volontaire dans la marine de janvier 1911 à juin 1919.
Il se maria le 26 novembre 1918 à Sens (Yonne) avec Ambroisine Catherine Victoire Boissel, avec laquelle il eut trois enfants. En 1928, Henri Maury travaillait aux PTT et militait au Parti communiste. Domicilié à Sens, il fut candidat aux élections législatives de mai 1928 pour le Bloc Ouvrier et Paysan (BOP) dans la circonscription de Sens. Il avait obtenu 7,2 % des voix des inscrits au premier tour (1171 voix), 1,1 % au second. Déféré au conseil de discipline pendant la période électorale, il fut mis à pied par son employeur puis en disponibilité pour un an à compter du 4 juin 1928.
Il résida à Troyes (Aube) de juin à novembre 1928. Nommé secrétaire de la région communiste après l’arrestation de Joseph Navoizat le 3 juillet 1928, Maury fut avec Marcel Cuny et René Plard, en tête de la manifestation aux abords de la prison de Troyes pour soutenir leur camarade. A la conférence régionale du PC des 17-18 novembre, il fut remplacé par Le Moullec Louis à la suite des dissentiments avec Cuny : « Le camarade Maury dit la résolution, est blâmé sévèrement pour avoir répandu des accusations fausses contre Cuny. »
Après un bref séjour à Paris, Maury vint s’installer à Dijon (Côte-d’Or) au début de 1929 pour suppléer Adrien Langumier trop absorbé par son travail de secrétariat de la 22e Union régionale unitaire. Il devint ainsi permanent de la Bourse du travail. Il assuma alors les tâches de secrétaire régional du parti et les liaisons parti-syndicats en même temps qu’il suivait le Travailleur édité à Troyes. L’Internationale rouge décida de faire du 1er août 1929, une journée de lutte internationale contre la guerre et pour la défense de l’Union soviétique. Le Parti communiste et la CGTU appelèrent les salariés à faire grève et à manifester dans toute la France. Le gouvernement déploya les forces de police un peu partout dans le pays afin de réprimer les militants communistes sous couvert de complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat. Henri Maury, Adrien Langumier et Roger Heinimann, furent arrêtés par les gendarmes devant l’entrée de l’usine métallurgique Terrot de Dijon, alors qu’ils s’adressaient aux ouvriers pour les appeler à faire grève. Inculpé « de rébellion et de violences à agents », Henri Maury fut condamné à un mois d’emprisonnement. A la demande du procureur, la Cour d’appel de Dijon qui siégea le 6 novembre 1929, porta la condamnation de 1 mois à 3 mois d’emprisonnement. Il réintégra ensuite un service des PTT à Dijon. Il fut membre du bureau des Campeurs ouvriers dijonnais en 1932, le secrétaire étant Jean-Baptiste Derepas. Il était domicilié à Dijon après la guerre.
Par René Lemarquis, Jean Belin
SOURCES : Arch. Nat. F7/13115. — Le Travailleur, 1928-1929. — La Dépêche de l’Aube, 1928. — Arch. Dép. de la Meuse et de l’Yonne, état civil, fiche de recrutement militaire. — Arch. Dép. de la Cöte-d’Or, état civil, recensement de la population.