MAZE Julien, Alphonse, Désiré

Julien Maze était le fils naturel d’une blanchisseuse, reconnu en 1910 par son père, journalier, travailla comme charretier dès l’âge de douze ans. Il exerça ensuite divers métiers : peintre en voitures, routier... Son père, tourneur, était membre du parti communiste, ce qui ne fut pas sans influence sur lui. À partir de 1927, il effectua dix-huit mois de service militaire, comme soldat dans un Escadron du Train au Maroc, sous protectorat français.
Il adhéra au parti communiste en 1924, à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine), il habitait 13, rue Eugène-Eichenberger, était membre des Jeunesses sportives de Puteaux, affiliées à la Fédération sportive du travail (FST). En 1930, il rejoignit la CGTU, les événements du 6 février 1934, les grèves de 1936, le marquèrent. Il lisait l’Humanité, Regards, Russie d’aujourd’hui et les brochures du parti communiste. Il travailla à la ville de Nanterre, qui comptait deux cents salariés, il emménagea 17, impasse des Louvetiers.
Julien Maze arriva en Espagne le 24 décembre 1936, il fut incorporé quatre jours plus tard, à la XIVe Brigade internationale, 1er bataillon, 3e compagnie, puis 9e bataillon, il était chauffeur et eut le grade de sergent. Il fut blessé une fois et combattit sur tous les fronts de la Brigade : Jarama (février 1937), Cuesta de la Reina (octobre 1937), bataille de l’Ebre (25 juillet, 15 novembre 1938). Il bénéficia d’une permission du 5 juin au 21 juillet 1937, pour effectuer une période militaire, une autre du 15 mars au 8 juillet 1938. Il était apprécié comme « un bon élément ».
À son retour, le 5 décembre 1938, il ne trouva que difficilement un emploi. Il reprit ses activités militantes et adhéra à l’AVER en 1939.
Mobilisé au mois de septembre 1939 et fait prisonnier en 1940, il fut envoyé à l’Oflag 410 XVII A en Allemagne. Mauvaise appréciation de la situation politique, manque de discernement de sa part, Julien Maze matricule 92 526, écrivit le 23 mars 1941 « au camarade Dimitroff, secrétaire du parti communiste » à Moscou : « Etant prisonnier en Allemagne, je me permets de te demander s’il serait possible à ma libération de pouvoir avant mon retour en France, passer chez vous, ayant appartenu à toutes les organisations de la IIIe Internationale depuis 1924. Voici quelques renseignements dont tu auras besoin : voici mon nom : Maze Julien, né à Paris, le 5 décembre 1905, habitant 13 rue E. Eschenberger à Puteaux, département de la Seine, France, et ayant fait mon adhésion aux cellules 1548 et 1552 depuis 1924 et en 1936 chargé d’une tâche dont j’ai fait mon devoir.
J’espère, cher Camarade, que tu feras le nécessaire auprès des autorités allemandes et à bientôt de pouvoir obtenir une réponse.
Reçois, cher Camarade, mon salut rouge ».

Cette lettre fut certainement à l’origine de son envoi à Rawa-Ruska (camp disciplinaire de Pologne orientale), malade, il fut rapatrié en 1943. Ayant rejoint la Résistance à Pornichet (Loire-Inférieure), il combattit avec la 2e division blindée.
En 1978, Maze habitait Montereau (Seine-et-Marne) et était membre de l’AVER. Il s’était marié en 1927 à Puteaux et avait divorcé en 1947. Il était décoré de la Médaille militaire, de la Croix de guerre, de la médaille du Combattant volontaire et de celle de la Résistance, il avait été homologué Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 2 mai 1992 à Montereau-Fault-sur-Yonne (Seine-et-Marne).