Par Jacques Girault
Né le 4 mai 1879 à Paris (XIVe arr.), mort le 8 septembre 1944 à La Seyne (Var) ; docteur en médecine ; socialiste SFIO ; maire de La Seyne (1919-1941).
Fils d’un receveur-économe des asiles de la préfecture de la Seine, Louis Mazen se maria à La Seyne en octobre 1906. Installé à La Seyne, avenue Garibaldi, médecin de l’hôpital spécialiste des accouchements et du service des mœurs, il était aussi le médecin des écoles. Radical-socialiste, il soutint en 1914 le candidat socialiste aux élections législatives dans la 2e circonscription de Toulon et participa au comité central de soutien créé à cette occasion. Il rallia le Parti socialiste SFIO et conduisit la liste "d’action républicaine et socialiste-Bloc de gauche" aux élections municipales de La Seyne, le 31 novembre 1919. Obtenant 1 210 voix sur 4 700 inscrits, il fut élu, le dimanche suivant, avec 1 520 voix. Il devint maire mais l’essentiel du travail fut accompli par le premier adjoint Albert Lamarque pendant ses mandats. Il abandonna aussitôt ses fonctions de médecin au service de la municipalité et devint chirurgien dans une clinique d’accouchement et de chirurgie générale, l’Espérance, avenue Jean Jaurès.
Louis Mazen se prononça en 1920 contre l’adhésion à la IIIe Internationale. Membre de la commission exécutive du comité général varois pour l’élection rouge lors des élections législatives de 1924, il présida les comités, en 1928 et 1932, qui soutenaient le candidat SFIO, Pierre Renaudel. Il fut réélu aux élections municipales du 3 mai 1925 (1 367 voix sur 4 667 sur la "liste rouge du Cartel") et du 5 mai 1929 (en dernière position de la liste "socialiste d’union des Rouges" avec 2 092 voix sur 5 077 inscrits). Mazen remit le mandat des élus du conseil, lors de la scission néo-socialiste de 1933, à l’assemblée générale de la section SFIO qui refusa de choisir entre les deux partis et décida de se réfugier dans l’autonomie.
Particulièrement actif en février 1934, il présida plusieurs meetings antifascistes. En mars 1934, il réadhéra à la SFIO. Aussi conduisait-il la liste présentée par la section socialiste SFIO, le 5 mai 1935, qui affrontait une liste communiste et une liste du Parti socialiste de France. Grâce au désistement communiste, la liste du maire sortant fut réélue au deuxième tour. Mazen, qui arrivait à nouveau en dernière position, avec 1 414 voix sur 5 893 inscrits, fut reconduit comme maire, mais deux bulletins blancs furent déposés dans l’urne. Un mois plus tard, après le décès de Renaudel, lors de l’élection législative complémentaire, membre du comité central de soutien au candidat socialiste SFIO, il participa activement à la campagne victorieuse du candidat communiste.
Les conseillers municipaux et le maire démissionnèrent les 17 et 19 février 1941. Toujours médecin du service des mœurs, il fut révoqué de cette fonction à la fin de février 1941.
Son épouse, Pauline, Sophie, Rose, Eugénie Gos, née le 17 avril 1885 à Paris (IXe arr.), fille d’un ingénieur agronome qui habita par la suite à Toulon, quartier Lagoubran, fut la secrétaire du groupe des femmes socialistes SFIO en 1935. Elle décéda à La Seyne, le 16 juin 1938.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat. F7/13021. — Arch. Dép. Var, 2 M 3 46 1, 2 M 7 24 3, 30 3, 31 1, 32 3, 35 3, 18 M 97, 3 Z 4 20. — Arch. Com. La Seyne. — Presse locale. — Sources orales.