MEIER Paul

Par Michel Trebitsch

Né le 9 mars 1911 à Courtrai (Belgique), mort le 18 mai 1992 à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) ; professeur ; militant communiste dans les Bouches-du-Rhône, la Loire puis à Paris.

Né dans une famille bourgeoise rapidement ruinée, Paul Meier passa son enfance et sa jeunesse à Nice. Bachelier à seize ans, il poursuivit des études d’anglais en gagnant sa vie comme employé de banque, précepteur, journaliste. Reçu à l’agrégation en 1932, il effectua son service militaire (octobre 1932-septembre 1933) et se maria en mars 1933 à Reims (Marne) avec Denise Ribot, future professeur, militante communiste (voir Meier Denise).

Nommé professeur de collège à Nantua (Ain), puis au lycée de Nîmes (Gard) en octobre 1933, Paul Meier fut muté au lycée Thiers de Marseille (Bouches-du-Rhône) en 1934-1935, où il créa l’unique section de province de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, d’où sortit en 1936 une Maison de la culture aux multiples activités (conférences, cercle culturel, groupe théâtral, orchestre de chambre, chorale, expositions, publication d’un organe mensuel) qui rayonna dans toute la Provence. Il fut l’un des fondateurs et collaborateurs du journal, Peuple et culture, organe mensuel (voir Jean Lartigue). En 1935, il adhéra au Parti communiste. Après avoir enseigné au lycée Saint-Charles (1935-1937), nommé au lycée Fauriel à Saint-Etienne (Loire) , il reprit en main la Maison de la culture et participa en 1938 à de nombreux meetings contre les accords de Munich.

Mobilisé en septembre 1939 et prisonnier de guerre de juin 1940 à 1945, il mena au stalag III C et dans les kommandos de travail une lutte clandestine contre les cercles Pétain. Il anima des groupes de sabotage contre l’économie nazie. Libéré par l’Armée rouge, il constitua dans le camp de rapatriement de Wrejsnia (Pologne) une section communiste de 250 membres qui arrêta une soixantaine de Waffen-SS français (division Charlemagne) ramenés en France. Classé « israélite » par le régime de Vichy, révoqué le 20 décembre 1940, à la Libération, il eut droit à une reconstitution de carrière.

De retour à Saint-Étienne, retrouvant son poste au lycée, il reprit ses activités à la Maison de la culture et lutta contre les survivances du pétainisme dans les mouvements d’anciens prisonniers. Il fonda sous l’égide de la CGT une université du Travail, qui donna six cours par semaine et attira plusieurs centaines d’étudiants, pour la plupart ouvriers et employés. Élu membre du comité fédéral du Parti communiste français en 1946, il y dirigea la commission des intellectuels.

Veuf, muté en 1950 à Paris au lycée Chaptal, puis au lycée Henri IV, il se remaria en avril 1952 et le couple eut une fille.

Paul Meier devint membre du comité de rédaction de La Pensée à partir du numéro 88 (novembre-décembre 1959). Dans la revue, il publia de nombreux comptes rendus et articles. Il devint par la suite conseiller de la rédaction à partir du numéro 284 de novembre-décembre 1991.

Il traduisit, pour les Éditions sociales, de nombreux textes en anglais, dont L’Inde aujourd’hui et demain de Palme Dut (1957), Nouvelles de Nulle Part de William Morris (1961), La Nécessité de l’art d’Ernst Fischer (1965). Il collabora aux éditions de La Guerre civile en France de Marx (1953) et de la Correspondance Marx-Engels (1984).

Nommé en 1965 assistant à l’Université de Paris X (Nanterre), pour enseigner la littérature britannique, Paul Meier soutint en 1971 une thèse de doctorat d’État sur La Pensée utopique de William Morris qui fut publiée aux Éditions sociales (1972), puis en anglais sous le titre de William Morris - the Marxist Dreamer. Nommé professeur, il donna jusqu’à sa retraite (1976) des cours spécialisés sur la littérature victorienne.

Après son décès, il fut enterré à Versailles (Yvelines) où il habitait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121484, notice MEIER Paul par Michel Trebitsch, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 avril 2021.

Par Michel Trebitsch

SOURCES : Arch. Nat., F17 27 463 (dossier Simone Meier). — Archives du comité national du PCF. — Archives du lycée Fauriel. — Témoignage autobiographique de Paul Meier. — Notes de Jean-Louis Duparc, de Jacques Girault, de Patrick Ribau et de Jean-Michel Steiner.

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