MEIFFRET Baptistin, Paul

Par Dominique Olivesi, Marcel Veran

Né le 7 juillet 1898 à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), mort le 15 juillet 1988 à Puget-Théniers ; instituteur dans les Alpes-Maritimes ; militant syndicaliste de la FUE et du SNI, militant communiste.

Fils de Pierre Meiffret, agriculteur, et d’Andreline Viborel, son épouse, Baptistin Meiffret était étudiant en lettres quand il fut mobilisé en avril 1917 dans l’artillerie de montagne. En 1919, il passa dans l’infanterie et fut renvoyé dans ses foyers en mai 1920, bénéficiant par la suite d’une pension d’invalidité de 35% pour des problèmes gastriques. Il devint instituteur dans une commune rurale où il était secrétaire de mairie. Il se maria le 18 août 1921 à La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes) avec Hélène Trastour. Il fut nommé en 1927 à Menton puis à Nice (Alpes-Maritimes) en 1931

Baptistin Meiffret adhéra en 1924 au Syndicat de l’enseignement laïque CGTU et fut élu à son conseil départemental en 1926. Jusqu’en 1929, il appartint, avec Laurent Spinelli, Madeleine Faraut, Virgile Barel à la fraction majoritaire de son syndicat. Il fut l’un des animateurs du bulletin Notre Arme, dans lequel il écrivit assez régulièrement. Dans sa pratique pédagogique, il utilisait la méthode préconisée par Célestin Freinet pour enseigner le français. Il fut, sous le Front populaire, membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs réunifié. Il fut gréviste le 30 novembre 1938 et fut sanctionné d’une retenue de traitement. Il démissionna le 29 octobre 1939 de ses responsabilités syndicales pour raison de santé.

Divorcé, il se remaria à Nice, le 27 juillet 1941, avec Louise Cotton, institutrice.

« Sympathisant actif » communiste selon son témoignage (ce qui fut confirmé par un rapport de police du 18 septembre 1940), membre du Parti communiste selon d’autres sources, Meiffret se signala par son talent de journaliste. Il écrivit en 1926 dans l’Humanité à la rubrique enseignement et s’imposa à partir de 1935 comme l’une des meilleures plumes du Cri des travailleurs, hebdomadaire régional du Parti communiste. Ainsi dans le numéro du 10 mai 1936, il décrivit à chaud la victoire remportée de haute lutte par les candidats Barel et Henri Pourtalet et l’euphorie qui s’empara alors du « peuple communiste ».

En désaccord avec le Pacte germano-soviétique d’août 1939, Baptistin Meiffret s’éloigna du Parti communiste. Victime d’une mesure disciplinaire, en application de la circulaire Ripert, il dut quitter ses fonctions d’instituteur. Pendant la guerre, il suivit un stage à la chambre d’agriculture de Nice et se reconvertit dans la taille des arbres. Réintégré en 1944, il finit sa carrière comme directeur d’école en 1955. Dégagé de toute activité politique et syndicale, il conserva néanmoins des relations cordiales avec ses anciens camarades communistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121486, notice MEIFFRET Baptistin, Paul par Dominique Olivesi, Marcel Veran, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 14 juillet 2022.

Par Dominique Olivesi, Marcel Veran

SOURCES : Arch. Dép. Alpes Maritimes, série T. — Archives Marcel Veran. — Notre Arme. — Le Cri des travailleurs, 1935-1939. — [Photographie dans] V. Barel, un révolutionnaire du pays niçois, La Trinité-Victor, 1980. — Renseignements fournis par l’intéressé à Jacques Girault en 1975. — Etat civil, registre matricule.

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