MÉLIN Pierre, Joseph

Par Justinien Raymond, Marcel Breuillot

Né le 7 novembre 1863 à Essonnes (Seine-et-Oise), mort le 23 novembre 1929 à Paris (XIVe arr.) ; facteur en instruments de musique, commis de l’octroi à Paris, ouvrier luthier, négociant en vins et champagnes ; député socialiste du Nord de 1906 à 1910 et de 1914 à 1919 ; candidat sans succès aux élections législatives de 1919.

Pierre Mélin
Pierre Mélin
Encyclopédie socialiste

Fils d’un terrassier et d’une domestique, Pierre Mélin vécut à Paris jusqu’en 1892, il y eu trois enfants qu’il reconnu au moment de son mariage en 1891. Pierre Mélin fut d’abord facteur en instruments de musique, puis commis de l’octroi de Paris, enfin ouvrier luthier à partir de 1893 à Valenciennes (Nord). Installé à Valenciennes à partir de 1893, il eu 2 autres enfants avant son divorce en en 1905. Il se remaria en 1912 avec une fille de mineur. Il se lança dans l’action corporative et politique en créant avec son ami Khel le cercle d’études sociales « l’Égalité » dont il est secrétaire adjoint en 1896. Il fonda et anima le Franc Parleur, premier journal socialiste de Valenciennes qui paru seulement pendant l’année 1897, il en était secrétaire adjoint et trésorier. Au sein du Parti Ouvrier de Jules Guesde, puis du POF, il participa à la création de groupes socialistes dans tout le département, et fut en 1899 élu conseiller prud’homme.

En 1900 il conduisit la liste du POF aux élections municipales de Valenciennes. Il était alors secrétaire général du Parti Ouvrier et membre de la loge « Les Égaux » de la Grande Loge de France de Valenciennes dont il démissionna en 1903. Les frères de Valenciennes avaient exigé que ceux d’entre eux,qui appartenaient au POF, choisissent clairement entre la loge et le POF. Il fut vice-président puis président du conseil des prud’hommes en 1905, il en fut radié en 1911 car il n’était plus ouvrier luthier.

Il fut délégué au congrès de la salle Japy (1899), en 1900 au congrès du POF à Ivry, au congrès de la salle Wagram, et en 1901 au congrès du POF à Roubaix.

Candidat aux élections municipales de 1900, du conseil général en 1902, en même temps, il fut président du POF et 2éme maître des cérémonies de sa loge maçonnique. Candidat aux cantonales de 1904, il signa plusieurs articles pour l’Émancipation, organe fédéral, dont il fut rédacteur en 1905.

En 1906, candidat de la SFIO aux élections législatives (le bulletin de vote mentionne uniquement sa fonction de Vice-président du conseil des Prud’hommes) dans la 1re circonscription de Valenciennes (où il avait échoué en 1902), Mélin battit au second tour le député sortant radical, avec près de 8 000 voix (7 975) sur 17 205 inscrits. Il en avait recueilli 5 273 au premier tour. En 1910, malgré ses 6012 voix sur 17 665 inscrits qui le plaçaient en tête, il fut battu au scrutin de ballottage par la conjonction de la droite et du candidat radical. Il devint alors délégué permanent à la propagande de la fédération du Nord, dans le même temps, il fut négociant en vins, en 1914, il siégea comme député pour une dernière législature. Entre Jean Jaurès et Jules Guesde, il joua un rôle assez effacé, en 1906 il était inscrit à la commission des mines, en 1909, il prit part aux discussion du budget de guerre et à une propositions de loi sur le tarif des douanes ; A partir de 1914 il fit partie de la commission des PTT.

Pierre Mélin représenta la fédération du Nord aux congrès nationaux de Limoges (1906), Nancy (1907), Toulouse (1908), Saint-Étienne (1909) et Saint-Quentin (1911).

Il fut de nouveau candidat aux élections municipales et législatives de 1919 et sénatoriales de 1920. Mais il fut contesté par sa section socialiste qui le convoqua le 20 février 1919 pour lui demander des comptes sur les questions qui se rattachent aux allocations militaires et qui ne le désigna pas pour assisté au congrès.

Le 20 mars 1920 il fut remplacé à la tête de la section socialiste de Valenciennes. Il quitta Valenciennes pour s’installer à Andrésy (Seine et Oise). Absent au congrès de Tours, il est pourtant mentionné dans les procès verbaux de celui-ci, mais comme ayant une dette de 3200 F comme ancien élu n’ayant pas réglé toutes ses cotisations.

En 1928, en même temps que son ami et compagnon de lutte, le Député Henri DURRE, il fut proposé pour l’attribution de la médaille de la reconnaissance française.

Cette demande indique : En décembre 1914, il est parti avec Henri Durre de Valenciennes occupée par les allemands et ils ont traversé, au péril de leurs vies, les lignes ennemies, pour aller siéger au palais Bourbon. » Ayant voulu à tout prix rejoindre leurs compatriotes au premier moment de la délivrance afin de se rendre compte des besoins les plus urgents ». Henri Durre fut tué, Pierre Melin fut blessé grièvement par une balle de mitrailleuse, le 23 octobre 1918, à la croix d’Anzin. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121525, notice MÉLIN Pierre, Joseph par Justinien Raymond, Marcel Breuillot, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 9 octobre 2018.

Par Justinien Raymond, Marcel Breuillot

Pierre Mélin
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Encyclopédie socialiste

SOURCES : Arch. Dép. Nord, 37 M 60,59 M 163,154 M 70 et 73 à 77. — Comptes rendus des congrès nationaux du Parti socialiste. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes l, op. cit., pp. 417-418. — L’Humanité, 15 juillet 1914. — Archives de Valenciennes : Fond Carlier 2323-325, 211-126, 2F339, registres d’état civil - Archives de Paris, registres d’état civil du 11éme arrondissement de Paris. — Histoire de la Franc-maçonnerie à valenciennes, Cercles de recherches et d’études traditionnelles du Hainaut Valenciennes. 1995. — Registre de la loge « Les Égaux » de Valenciennes, Archives de la Grande Loge de France Paris. — Compte rendu de la police au Préfet, pour les congrès du POF de 1894 à1898 ; Cotes F/7/13701- F/7/12496-F/7/12887- CARAN Archives parlementaires C7407- C7358-C7348. — Dictionnaire des parlementaires, PUF, 1972 — L’Égalité de Roubaix-Tourcoing, quotidien socialiste,du 7 mai 1900

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