Par Jean-Louis Panné
Militante communiste oppositionnelle ; illustratrice.
Militante communiste de Paris, Sarah Menant était en 1923 rattachée à la section du PC du IVe arr.
Elle rejoignit l’opposition à la direction du parti et à la bolchevisation au début de l’année 1925. Elle signa en février 1925 la Lettre des 80 de l’opposition communiste, menée par Fernand Loriot. Elle était alors membre de la cellule 231 du PC.
Elle centralisa les signatures de l’appel adressé « A tous les membres du Parti communiste » signé par Fernand Loriot, Amédée Dunois, Maurice Paz, etc., qui répondait aux attaques de Treint et André Marty. En octobre de la même année, elle signa la lettre à l’Internationale communiste, dite Lettre des 250, s’associant à la critique de la mise en œuvre de la « bolchevisation » par la direction du parti français, puis la déclaration publiée dans le Bulletin communiste du 1er janvier 1926 dans laquelle les signataires demandaient notamment la convocation d’un congrès « régulièrement élu ».
Elle était la compagne de Pierre Gourget. Participant aux activités du Cercle communiste Marx et Lénine créé en février 1926 par les opposants groupés autour de Boris Souvarine , elle devint membre de sa commission exécutive comme l’atteste sa signature du tract protestant contre la déportation et l’exil infligés à Léon Trotsky et ses partisans (janvier 1928). Elle appartenait également au comité de rédaction du Bulletin communiste, organe du communisme international (nouvelle série). Fin 1928, sa collaboration à l’Appel des Soviets, revue du comité national des Amis de l’Union soviétique fut annoncée, mais n’eut pas de suite.
Amie d’Alfred et Marguerite Rosmer, elle s’éloigna du Cercle comme son compagnon, et signa en août 1929 le manifeste de lancement de la Vérité qui se proposait de rassembler les oppositionnels du PC. En avril 1930, elle participa à la fondation de la Ligue communiste, puis en octobre 1931 fut présente à sa conférence nationale.
Alors que Pierre Gourget retournait au Parti communiste en 1932, elle ne semble pas avoir suivi le même itinéraire.
Sarah Menant fut illustratrice du livre Le rameau d’olivier de Madeleine Vernet publié en 1929.
Après la Seconde Guerre mondiale, une Alice Menant était amie des Rosmer ; y a-t-il un lien de parenté avec Sarah Menant ?
Par Jean-Louis Panné
SOURCES : L’Humanité, 18 juillet 1923. — La Vérité, 15 août 1929. — R. Hirsch, le mouvement trotskyste de 1929 à 1933, op. cit. — Bulletin communiste, 1925-1933. — Notes de J.-M. Brabant. — J. Chuzeville, Fernand Loriot, le fondateur oublié du Parti communiste, L’Harmattan, 2012, p. 226.