Par Jacques Girault
Né le 29 juillet 1888 à Toulon (Var), mort le 18 janvier 1950 à Toulon ; employé à l’usine à gaz ; secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT en 1922.
Fils d’un maçon d’origine italienne, Victor Mencarelli se maria à Toulon en mai 1916. Le couple eut cinq enfants qui furent pupilles de la Nation en janvier 1923, leur père étant pensionné à 85 % (amputation du pied gauche à la suite de la Première Guerre mondiale. Employé au magasin de l’usine à gaz, il habitait, avec sa falille, dans sa maison natale, quartier Siblas.
Secrétaire du syndicat CGT des travailleurs du gaz et de l’électricité, Victor Mencarelli participa aux congrès nationaux de la Fédération. Il milita, à partir de novembre 1920, dans le comité d’action pour la propagande en faveur des théories majoritaires (Léon Jouhaux). Membre du conseil d’administration de la Bourse du Travail, lors du congrès de l’Union départementale CGT, le 11 octobre 1921, il se solidarisa avec François Gastaud et quitta la salle avec lui. Toutefois, comme quelques syndicalistes « majoritaires », il participa à la campagne pour l’amnistie, présidant par exemple, une réunion en janvier 1921 dans le quartier de La Loubière. Lors de l’assemblée générale de l’UD, le 15 janvier 1922, l’accord n’ayant pu se faire en commission des résolutions, il présenta une motion favorable à la tenue d’un congrès national réservé seulement aux « syndicats respectueux des décisions des congrès et règlements de la CGT ». Cette motion, mise en minorité, consommait la scission dans le syndicalisme varois. Le lendemain, il devint premier secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT maintenue, fonction officialisée la semaine suivante. Le premier congrès de l’UD le désigna à sa commission administrative.
Devenu secrétaire-adjoint du syndicat CGT des travailleurs du gaz et de l’électricité, Victor Mencarelli démissionna de cette responsabilité pour des "motifs personnels", le 2 août 1923. Il en devint peu après le secrétaire. Par la suite trésorier du syndicat, il exerçait toujours cette responsabilité à la fin des années 1930. Le conseil municipal de Toulon le désigna, le 28 mars 1924, à la commission de révision des listes électorales prud’homales.
Victor Mencarelli, membre de la section locale du Parti socialiste SFIO, présidait l’Avant-garde rouge des Trois-Quartiers en 1925. Dans les débats de 1933, il se rangea, à la différence de la majorité des socialistes toulonnais, aux côtés de [Pierre Renaudel- >128542] et milita au sein du Parti socialiste de France, puis à l’Union socialiste et républicaine. À partir de 1937, il se rapprocha des communistes et, en décembre 1938, présida des réunions communistes dans son quartier.
Convoqué, le 16 septembre 1940, au commissariat de police avec d’autres militants de la ville, il était toujours surveillé par la suite.
Il était le père du communiste Albert Mencarelli et de Lucette Mencarelli (29 mars 1919-1er novembre 1986 à Toulon). Travaillant à domicile pour une fabrique de bâches et de stores, trésorière du comité régional des Jeunes filles de France en 1938 (Jeunesses communistes, elle se maria en décembre 1941 à Toulon avec Joseph, Élie Bonifay, manœuvre.
Sa épouse, née Icardi Catherine, Joséphine, [19 février 1896 à Castiglioli d’Asti (Italie, Piémont)- 2 décembre 1982 à Toulon], militait, à la fin des années 1930, au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat. F7/13021, 13165. — Arch. Dép. Var, 4 M 44, 53, 3 Z 2 5, 3 40, 4 7, 21, 30, cabinet 862. — Arch. Com. Toulon. — Presse locale. — Notes de René Gaudy, Jean-Marie Guillon, Jean Masse.— Presse locale. — Sources orales.