MERCIER François [Saône-et-Loire]

Par Pierre Goujon, Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 5 janvier 1891 à Montcenis (Saône-et-Loire), mort le 23 décembre 1963 au Creusot ; secrétaire du syndicat de la Métallurgie et secrétaire du sous-rayon communiste du Creusot ; député de Saône-et-Loire de 1945 à 1946, sénateur de 1946 à 1948.

Fils de manœuvres chez Schneider, François Mercier fréquenta l’école primaire son père de voulut pas qu’il entre au centre d’apprentissage de Schneider. Il ne resta pas longtemps ouvrier décapeur aux établissements Schneider du Creusot. Militant socialiste depuis 1924, syndicaliste convaincu, il tenta de donner une nouvelle impulsion à un syndicat d’ouvriers métallurgistes qui végétait jusque-là, et en 1926, fut nommé secrétaire du syndicat de la métallurgie du Creusot qu’il avait tenté de reconstituer, ce dont il fut félicité au congrès de l’Union départementale CGT tenu le 17 octobre au Creusot par trente-quatre délégués. La direction des usines Schneider le licencia dès la reconstitution du syndicat et, en décembre 1927, il dut abandonner le secrétariat de l’organisation. Il n’abandonna pas pour autant la région et son combat, adhéra au Parti communiste et se trouva inscrit au carnet B de Saône-et-Loire en 1929. Il avait participé, en 1927, à une délégation en URSS comme « ouvrier socialiste » ; il fit des comptes rendus public et annonça son adhésion au PC.

Venu exploiter un minuscule débit de boissons à Saint-Firmin (près du Creusot) et représenter la société Caïffa pour un salaire très faible (500 F en 1933), il travailla en outre comme employé de coopérative et fut élu conseiller municipal de sa commune. Il assura le secrétariat de la cellule du Creusot (dix-huit adhérents en 1932) et du sous-rayon du Creusot, assisté de F. Oudart, L. Deloire et E. Maucard. Il fit également partie du comité de la région de Saône-et-Loire.

La commission des cadres le jugea sévèrement en 1933 : son autobiographie était classée « A » mais avec la mention de la main de Maurice Tréand, « à enlever de son travail ».

Candidat communiste (Autun II) aux élections des 26 avril-3 mai 1936, il recueillit 1 004 voix au premier tour (6 % des inscrits) ; il se désista au second tour en faveur du socialiste Antoine Bretin. Il se présenta également aux élections cantonales en octobre 1937.

Il fut l’objet d’un arrêté d’internement administratif dans les premiers mois de 1940 et fit partie des internés évacués vers la zone sud devant l’invasion allemande. Il aboutit au camp de Chibron, commune de Signes (Var) à l’été 1940. Il était hospitalisé à Toulon (Var) en février 1941 lors de la dissolution du camp. On ne sait où il fut transféré à sa sortie de l’hôpital, à moins qu’il ait été libéré. François Mercier prit une part active à la Résistance et fut plusieurs fois arrêté. À la Libération, il fut élu conseiller municipal du Creusot ; il exerça cette fonction jusqu’en 1959 et fut un temps adjoint au maire. Il siégea aux deux Assemblées constituantes (1945-1946) puis au premier Conseil de la République jusqu’en novembre 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121712, notice MERCIER François [Saône-et-Loire] par Pierre Goujon, Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 septembre 2021.

Par Pierre Goujon, Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 1637. — Arch. Nat. F7/13014 et 13130. — Arch. Dép. Saône-et-Loire, série M, élections législatives ; 41 M, rapports des commissaires de police ; 194 M, grèves. — Arch. Dép. Var 4 M 291. — site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 411578 (nc). — Le Monde, 25 décembre 1963. - Site des Assemblée nationale. — Notes Jean-Marie Guillon.

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