MERCIER Robert, Louis alias Pascal alias Carrier

Par Gilles Morin, Claude Pennetier, Matthieu Le Verge

Né le 15 novembre 1907 à Moulins (Allier), mort le 31 octobre 1984 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; ingénieur TPE ; secrétaire de la fédération des JS du Puy-de-Dôme (1930-1932) ; secrétaire de la fédération SFIO du Puy-de-Dôme (1936-1939) ; résistant en Haute-Loire ; maire provisoire du Puy-en-Velay.

Fils d’un brigadier sédentaire des eaux et forêts et d’une mère sans profession, Robert Mercier, militant socialiste du Puy-de-Dôme, fut secrétaire de la Fédération départementale des Jeunesses socialistes de 1930 à 1932. Il créa et dirigea le Drapeau Rouge, organe des Jeunesses socialistes du Puy-de-Dôme et alors unique hebdomadaire des socialistes du département avant la création de l’Auvergne socialiste. Devenu secrétaire administratif de la Fédération SFIO du Puy-de-Dôme en 1936, (Victor Isnal étant secrétaire général), il accéda dans les années suivantes au secrétariat général. Il collaborait à l’Auvergne socialiste en mars 1939 et était secrétaire fédéral à cette date, une fédération comptant six députés sur les huit du département. En janvier 1938, il était président du Sport Ouvrier Clermontois (SOC). Il s’était marié le 31 octobre 1934 à Clermont-Ferrand avec Jeanne Crépin.

Mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale à la compagnie divisionnaire du génie du 1er septembre 1939 au 8 avril 1940, il fut par la suite affecté à l’École d’application du génie jusqu’à sa démobilisation le 20 juillet 1940. Venu habiter en Haute-Loire au mois de juin 1941, il exerça alors la profession d’ingénieur des travaux publics de l’État à Pinols jusqu’au mois de septembre 1942, date à laquelle il devint chef de l’arrondissement des transports du Puy. Le Service des sociétés secrètes le signale comme « à neutraliser d’urgence » en mars 1941. Ayant auparavant déjà rejoint le mouvement résistant Libération, au mois d’avril précédent sous le pseudonyme de Pascal, puis de Carrier, il en devient le chef départemental au mois d’octobre suivant, avant d’entrer en contact avec les responsables départementaux des mouvements Franc-Tireur et Combat sur ordre de sa hiérarchie, en prévision de la création des MUR au début de l’année 1943. Devenu chef départemental adjoint des MUR, il devint par ailleurs responsable départemental du NAP ; organisa les maquis ; participa à de nombreux coups de main et prépara la libération du département. Sollicité en décembre 1943 pour occuper un poste sur le plan national, il refusa afin de ne pas désorganiser le mouvement résistant en Haute-Loire. Arrêté le 11 février 1944 suite à une dénonciation au bureau directorial de la société « Le Fuseau », il fut incarcéré à la Feldgendarmerie du Puy, avant d’être transféré quelques jours plus tard à la prison de Clermont-Ferrand avant son départ pour Compiègne, le 22 juin 1944. Subissant les coups de ses geôliers durant différents interrogatoires, cela lui occasionna deux fractures à la mâchoire inférieure qui lui valurent son transfert à l’hôpital de Saint-Denis, le 24 juillet 1944, où les Allemands avaient organisé une section d’internés civils juxtaposée au camp d’internement de la Légion d’honneur. Ce n’est finalement que grâce aux négociations menées par le consul de Suède à Paris, au moment où les troupes françaises et alliées pénétraient dans Paris le 24 août 1944, que la libération des internés civils français soignés dans cette section fut obtenue, ce qui permit par la suite à Mercier de rejoindre Le Puy, au mois de septembre 1944 et de devenir président de la délégation municipale jusqu’aux élections du mois de mai 1945. Membre du MLN, il appartenait au Comité départemental de Libération. Après la guerre il fut homologué au grade de capitaine FFC.
Il a reçu les distinctions honorifiques et titres suivants : Médaille de la Résistance française avec rosette ; Chevalier de la Légion d’honneur ; Croix de guerre 39-45 avec palme ; Croix du combattant volontaire de la Résistance ; Croix du combattant 39-45 ; homologué membre des DIR : interné résistant ; homologué membre des FFC ; homologué membre des FFI.

Il fut candidat socialiste, tête de liste « Union démocratique », à la Première Assemblée constituante en octobre 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121737, notice MERCIER Robert, Louis alias Pascal alias Carrier par Gilles Morin, Claude Pennetier, Matthieu Le Verge, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 23 août 2022.

Par Gilles Morin, Claude Pennetier, Matthieu Le Verge

Robert Mercier avec des résistants de la Haute-Loire (au centre habillé de façon sombre avec un chapeau)

SOURCES : Arch. Nat. F7/13084. Z/6/1904/101. — Arch. dép. de la Haute-Loire, 1836 W 32, Dossier CVR de MERCIER Robert. — Le Drapeau Rouge, 1930. — L’Auvergne socialiste, 1936-1940. — La République, 7 octobre 1944. — Matthieu Le Verge « Pierre Perre, alias "Pyrhus" : un chef résistant tombé dans l’oubli », Cahiers de la Haute-Loire, 2022, pp. 243-269. — État civil.

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