MESSEAU Marcel [MESSEAU François, Marcel]

Par Jacques Girault, Claude Pennetier

Né le 25 octobre 1908 à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), mort le 28 juin 1975 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) ; instituteur en Saône-et-Loire ; militant syndicaliste ; militant communiste.

Photographie de Messeau dans son dossier du Komintern
Photographie de Messeau dans son dossier du Komintern

Fils d’un manœuvre mineur tué au front en 1915 et d’une ménagère, Marcel Messeau, pupille de la Nation (mention d’adoption par la Nation non indiquée sur le registre d’état civil), obtint le certificat d’études en 1920, fréquenta pendant quatre ans l’École primaire supérieure de Montceau-les-Mines puis pendant trois ans l’École normale de Maçon et devint instituteur en 1927. Pendant ses vacances, il avait travaillé comme « mousse », comme manœuvre dans une carrière et comme ouvrier au ballast. Sa mère vivait avec un mineur, membre du Parti communiste. Il put ainsi lire l’Humanité à partir de 1925 et fréquenter les réunions publiques dès 1927.

Ayant fait son service militaire d’où il sortit en octobre 1931 maréchal des logis de réserve, Marcel Messeau se maria en décembre 1931 à Vieux-Charmont (Doubs) avec Suzanne Henriot (voir Suzanne Messeau), institutrice dans cette commune.

Marcel Messeau exerça, à partir de 1933, avec son épouse à Champagnat, puis à Montceau-les-Mines et, membre de la fraction communiste de l’enseignement, il fut secrétaire départemental de 1929 à 1935 du Syndicat des membres de l’enseignement laïc (Fédération unitaire de l’Enseignement) et affirmait, dans une autobiographie de 1937, avoir participé à « chasser », en 1929, Jean Aulas, dirigeant important de la Fédération unitaire de l’enseignement. Il disait dans la même document que les trotskistes « abondent » chez les enseignants de Saône-et-Loire. Membre du comité central des jeunes de l’enseignement de 1930 à 1932, il coopéra avec Victorien Barne au conseil fédéral de la Fédération unitaire de l’enseignement jusqu’en 1935 et avec René Lopin, du Jura, avec qui il coupa les ponts lorsqu’il fut exclu en 1937.

Secrétaire de l’Union locale CGTU de Montceau-les-Mines de 1931 à 1933, délégué de son syndicat au congrès national de la CGTU (24-27 septembre 1935), Marcel Messeau vota le rapport d’activité. Il fit grève le 12 février 1934, avec sa femme, et fut membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, secrétaire adjoint, responsable à partir de 1937 des groupes de jeunes. lors des assemblées syndicales, il se montrait souvent en désaccord avec la direction départementale, notamment pour déterminer une tactique de lutte contre la guerre. En raison de l’hostilité de la section départementale du SNI, il ne fit pas grève le 30 novembre 1938 sur les conseils des responsables communistes du département. Il fut réélu, en juillet 1938, en dernière position pour le conseil syndical. En juin 1939, il fut un des trois élus de la liste n° 2 regroupant les antimunichois pour le conseil syndical. En l’absence des trois élus communistes mobilisés, les participants à l’assemblée générale du 21 décembre 1939 décidèrent de ne pas prendre position « pour le moment » à l’égard des militants qui n’avaient pas désapprouvé le Pacte germano-soviétique.

Marcel Messeau avait adhéré aux Jeunesses communistes en 1928 et au Parti communiste en octobre 1931 et fut aussitôt nommé secrétaire du sous-rayon, puis du rayon, de Montceau. De 1931 à 1932, il fit partie du comité régional de la Région Lyonnaise qui incluait alors la Saône-et-Loire. En décembre 1931, avec Théodore Vielle et Victor Ponsot, ils réclamèrent avec force la décentralisation de la Région Lyonnaise et la formation d’une région de Saône-et-Loire. La bataille fut rude car Messeau dit à ce propos : « Je n’ai été qu’une fois en opposition avec le Parti ». Finalement, il obtint gain de cause l’année suivante. Il fut membre du secrétariat de la Région de Saône-et-Loire de sa constitution en décembre 1932 à octobre 1933, tout en restant membre du comité régional de la Région Lyonnaise, mais il eut un ralentissement d’activité à partir de 1933 en raison de son éloignement géographique des lieux de réunion dit-il, peut-être aussi de l’usure dû au conflit de décembre 1931-1932. Le Parti communiste l’avait cependant présenté aux élections cantonales dans le canton de Cuiseaux en octobre 1934.

Entre 1933 et 1935, il se consacra surtout à l’action syndicale dans l’enseignement. Réélu en 1935 au comité régional de Saône-et-Loire, il en devint secrétaire en décembre 1936. Il était revenu à Montceau-les-Mines en octobre 1936. Il participa au comité central élargi du 23 juillet 1937.
Dans son autobiographie du 3 août 1937, il se réclamait de Waldeck Rochet, de Théodore Vielle comme des enseignants Paul Bouthonnier et Georges Cogniot. Il se présentait comme un militant grand lecteur des œuvres de Marx, Engels, Lénine et Staline.

Après sa démobilisation dans l’été 1940, suspendu un mois, puis déplacé d’office, Marcel Messeau exerça, avec son épouse, à Argenteuil-sur-Armançon (Yonne). Secrétaire de mairie, il aida la Résistance et revint en 1945 sur un poste d’instituteur à Montceau-les-Mines où il enseigna jusqu’à sa retraite. Membre de la direction de la section départementale du SNI, le 22 mars 1948, il se prononça pour le maintien à la CGT et milita aussi jusqu’en 1954 à la FEN-CGT. Délégué au congrès du SNI, le 18 juillet 1957, dans la discussion du rapport moral, il intervint pour exprimer son inquiétude concernant la politique européenne et algérienne du gouvernement.

Élu conseiller municipal communiste de Montceau-les-Mines de 1953 à 1959, Marcel Messeau resta secrétaire de cellule. Retraité, il fut le suppléant du candidat communiste aux élections législatives de 1967 dans la quatrième circonscription (Chalon-sur-Saône). Lors de la journée d’études préparatoire aux journées nationales de février, sur les problèmes de l’Éducation nationale dans le département, le 18 janvier 1968, il fit le compte rendu du colloque du Comité national d’action laïque auquel il avait été délégué.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121905, notice MESSEAU Marcel [MESSEAU François, Marcel] par Jacques Girault, Claude Pennetier, version mise en ligne le 14 septembre 2012, dernière modification le 11 août 2016.

Par Jacques Girault, Claude Pennetier

Photographie de Messeau dans son dossier du Komintern
Photographie de Messeau dans son dossier du Komintern

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130. — RGASPI, 495 270 3976, autobiographie du 3 août 1937, classée A, 5 pages ; 495 270 5583 (autobiographie de Suzanne Messeau), 517 1 1896. — Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par Rémi Boutavant*, Léon Griveau*, Suzanne Messeau* à J. Girault. — Almanach du Parti communiste, 1939. — Presse syndicale. — Notes d’Hubert Louis. — DBMOF, notice non signée. — Notes de Claude Pennetier.

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