MÉTY Louis, Raymond, Arthur

Fils d’un employé accomplissant son service militaire, Arthur Méty, boiteux de naissance, fut refusé lors de l’examen médical pour l’entrée à l’École normale d’instituteurs de Lyon (Rhône) et ne fut pas mobilisé durant la Première Guerre mondiale.

Instituteur intérimaire, il se maria le 5 août 1915 à Lyon (VIIe arr.) avec Malthilde Toinard institutrice. Le couple eut une fille. Ils enseignèrent à Tergnier (Aisne) puis revinrent dans le Rhône au milieu des années 1920. Il était considéré comme un instituteur « passable ». D’idées « avancées », il fréquentait l’instituteur Paul Moulin, secrétaire du Syndicat unitaire de l’enseignement du Rhône ainsi que les milieux communistes. Bien que n’ayant jamais été soldat, il adhéra à l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC). Franc-maçon, il quitta le Grand-Orient en 1924 pour rester membre du Parti communiste. En avril 1929, Arthur Méty essaya de créer une cellule communiste à Brignais (Rhône) mais il ne put y parvenir.

À Orlienas, où ils enseignaient, les époux animaient une amicale laïque en 1929 quand éclata « l’affaire Méty ». En s’appuyant sur des propos de joueurs de cartes prononcés dans un café, une pétition signée par une quinzaine de parents, dont les enfants fréquentaient l’enseignement confessionnel, demanda le déplacement de l’instituteur pour cause d’immoralité, démarche appuyée par le maire de droite. Malgré un rapport de l’inspecteur primaire Lebossé, qui concluait comme non valables les griefs invoqués, la cabale politique aboutit, en dépit des manifestations du syndicat unitaire des instituteurs, alors que la section du Syndicat national se manifesta peu. Il fut déplacé d’office à Givors. Ils refusèrent de quitter leurs postes et furent expulsés par la force publique. Arthur Méty devint secrétaire du rayon communiste de Givors. Malade, il demanda son changement pour un poste rural à Châtillon d’Azergues mais mourut avant qu’il commence à y enseigner en octobre 1931. La date et le lieu du décès ne figurent pas sur les divers registres d’état civil.