MÉTY Mathilde [née TOINARD Mathilde, Louise]

Par Maurice Moissonnier

Née le 21 janvier 1895 à Lyon (Rhône), morte le 6 juin 1974 à Toulon (Var) ; institutrice ; résistante ; militante du SNI, militante communiste à partir de 1936 ; députée (1945-1949).

Mathilde Méty
Mathilde Méty
Députée

Mathilde Méty était issue d’une famille ouvrière de six enfants. Son père, employé puis contremaître à l’Arsenal des chemins de fer à Perrache, militait à la Ligue des droits de l’Homme. Après de bonnes études primaires et primaires supérieures, elle entra à l’École normale de Lyon d’où elle sortit institutrice en 1913.

Elle milita au Syndicat des instituteurs et y rencontra Arthur Méty avec qui elle se maria le 5 août 1915 à Lyon (VIIe arr.). Ce dernier fut nommé dans les « régions recouvrées » du département de l’Aisne et le couple ne retrouva un poste dans le Rhône qu’à la fin des années vingt, à Orliénas. Dans ce village, où le maire très conservateur était lié avec le député Delorme, on considérait avec méfiance l’activité de ce couple d’instituteurs défenseurs de la laïcité, organisateurs de tournées du Cinéma éducateur, dont le mari était membre du Parti communiste. Ils furent déplacés à Givors.

Mathilde Méty continua à militer au Syndicat national des instituteurs et elle joua un rôle important en faveur de la réunification syndicale. Elle adhéra au Parti communiste en 1936 et, à partir de 1937-1938 jusqu’en 1939, elle anima la lutte contre la tendance « munichoise » de Léon Émery. Elle figurait dans le groupe dit « pour la fermeté contre Hitler au syndicat réunifié ».

Après la défaite de 1940, elle participa à la Résistance et en dépit de menaces proférées à son endroit par un Comité de défense antiterroriste, elle assurait auprès des groupes armés des monts du Lyonnais des missions d’agent de liaison. A la Libération, elle reprit ses activités de militante syndicale. Élue membre du comité fédéral du Parti communiste dans le Rhône en 1945, elle exerçait en outre au bureau de la section communiste du Ier arr. de Lyon, les fonctions de responsable à l’éducation.

Le 21 octobre 1945, elle figura en 2e position sur la liste présentée par le PCF dans la 1re circonscription du Rhône aux élections à l’Assemblée constituante. Avec 73 000 voix (28,1 % des exprimés) cette liste eut quatre élus dont Mathilde Méty. À l’Assemblée nationale, elle se consacra surtout aux problèmes de l’enfance et, en particulier, favorisa la fondation et le développement de l’œuvre des villages d’enfants destinée à venir en aide socialement et médicalement aux écoliers issus des milieux les plus défavorisés. Elle fut réélue, le 2 juin 1946 à la deuxième Constituante (66 758 voix dans la même circonscription pour la liste du PC), puis à la première Assemblée législative de la IVe République, le 10 novembre 1946 (75 966 voix à la liste de la première circonscription du Rhône).

Au cours de cette législature, il semble bien que des tensions avec la direction fédérale du PCF se soient ajoutées à une certaine fatigue. En tout cas, elle démissionna le 18 janvier 1949 et fut remplacée par Auguste Hugonnier. Puis lors des élections du 17 juin 1951, la liste des candidats communistes pour le Rhône fut presque totalement transformée. Conduite par le nouveau secrétaire fédéral Jean Cagne, la liste ne comprenait pas Mathilde Méty. Elle prit alors sa retraite et se déchargea de ses responsabilités politiques d’autant plus vite qu’elle fut profondément affectée par « l’affaire Marty* » en 1952. Elle quitta la région lyonnaise pour rejoindre sa fille dans le Midi.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article121958, notice MÉTY Mathilde [née TOINARD Mathilde, Louise] par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 avril 2021.

Par Maurice Moissonnier

Mathilde Méty
Mathilde Méty
Députée

SOURCES : La Voix du peuple ; Le Progrès (1943, 1946, 1951). — Renseignements communiqués par R. Martin. — Témoignages de militants. — Site Internet de l’Assemblée nationale. — Notes d’Alain Dalançon et de Jacques Girault.

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