MICHARD Marguerite (BIAIS Maximilienne dite)

Par Madeleine Guibert, Jean-Louis Panné, Claude Pennetier

Typographe (typote) ; féministe ; syndicaliste ; anarchiste puis communiste jusqu’à l’affaire Marty qui provoqua son départ en 1953.

Maximilienne Biais fut une active militant anarchiste de la fin du XIXe siècle au début des années 1920. Conférencière, oratrice, antimilitariste, féministe, syndicaliste.
Elle était l’animatrice du Journal La Misère en 1898 et directrice de l’Action féminine en 1899.
Son nom apparaît dans La Voix du Peuple du 28 juillet 1907 et dans l’Humanité du 21 juillet 1907. Elle annonçait la création d’un comité d’action féministe syndicaliste qui devait avoir une section dans chaque Bourse du Travail. La création de ce comité était, en fait, une réponse au congrès organisé par Marguerite Durand pour la création d’un Office du Travail féminin. (Voir La Voix du Peuple, 27 janvier, 10 février, 14 avril 1907 et L’Humanité 26 mars et 28 mars 1907.) Le comité d’action féministe syndicaliste devait avoir pour objet « l’étude et la mise en œuvre de tous les moyens de propagande destinés à grouper les travailleurs isolés et à les faire participer en masse au mouvement syndicaliste ». Il semble n’avoir eu qu’une existence éphémère. Un article de Maximilienne Biais dans Le Mouvement socialiste du 1er novembre 1909 insiste sur la nécessité de syndiquer les femmes « de concert avec les travailleurs », mais ne fait pas allusion aux travaux du comité créé en 1907 et dont elle était la secrétaire.

Maximilienne Biais avait publié un article important sur « La lutte des employés parisiens » dans la Vie ouvrière du 5 décembre 1909.
Ayant pris le nom de Marguerite Michard, elle soutint la IIIe Internationale naissante : « J’arrivais là toute neuve, avec un faible bagage anarcho-syndicaliste. Comme beaucoup de mes camarades, j’avais été enthousiasmée par la Révolution russe et en adhérant au Parti (communiste) en 1921, je désirais apporter ma contribution à sa défense » (lettre, 1957). Typographe, membre de la Fédération du Livre, elle diffusait le Bulletin communiste parmi ses camarades de travail. En 1924, après le départ de Marthe Bigot du secrétariat du Comité féminin, elle fut chargée du travail parmi les femmes en général et du journal l’Ouvrière en particulier. Elle publia un article intitulé « Quelques considérations sur la question féminine » dans les Cahiers du bolchevisme (n° 58, 1926).

Elle resta au Parti communiste jusqu’en 1953, excepté une brève période (non datée) pendant laquelle elle fut démissionnaire. « L’affaire Marty » provoqua son ultime démission suivie de son exclusion. Domiciliée à Sèvres, elle rédigea alors un ouvrage sur André Marty qui resta inédit.

Les principales féministes dans le Maitron : https://maitron.fr/spip.php?mot192

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122085, notice MICHARD Marguerite (BIAIS Maximilienne dite) par Madeleine Guibert, Jean-Louis Panné, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 juin 2021.

Par Madeleine Guibert, Jean-Louis Panné, Claude Pennetier

SOURCES : Lettre au Contrat social, 1957. — Y. Le Braz, Les rejetés, l’affaire Marty-Tillon, pour une histoire différente du PCF, La Table ronde, 1974. — La Vie ouvrière, n° 5, décembre 1909. — Notes de N. Offenstadt.

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