MICHAUT Lucien, Jean

Par Marcel Henriot

Né le 23 mai 1886 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 2 décembre 1964 à Chaumont (Haute-Marne) ; ancien gérant de coopérative à Chaumont ; socialiste.

Après son certificat d’études primaires, Lucien Michaut entra à l’école primaire supérieure d’où il fut assez vite renvoyé à la suite d’une sérieuse bagarre entre les jeunes laïques de la « Sup » et les élèves de l’école libre de Saint-Évre. Pour le punir sans nuire à la poursuite de ses études, son père le fit inscrire comme pensionnaire à l’institution Saint-Joseph réputée pour sa dure discipline. Deux ans après, en 1902, à la veille de son baccalauréat, Michaut se fit expulser du pensionnat pour voies de fait sur un surveillant. A la suite de ce nouvel incident, son père le fit entrer comme apprenti typographe à l’Imprimerie Berger-Levrault et c’est là qu’il commença son éducation syndicale, socialiste et coopérative. En 1906, ses camarades le désignèrent comme candidat (illégal) à la députation (il n’avait pas l’âge requis).

Puis, ce fut la vie militante au secrétariat de la 17e section du Livre que la Première Guerre mondiale interrompit. Dès la cessation des hostilités, il reprit son activité et créa de bonne heure l’Imprimerie coopérative ouvrière de Nancy, « La Ruche nancéenne ». La scission du mouvement ouvrier de 1920-1921 obligea Michaut, minoritaire opposé aux communistes, à quitter l’Imprimerie coopérative et à chercher ailleurs du travail. Ce fut la raison de son arrivée à Chaumont, en 1922. Embauché à l’imprimerie du journal local, le Petit-Haut-Marnais, comme technicien attaché à la direction, il ne devait pas occuper longtemps cette place. Six mois ne s’étaient pas écoulés que tout le personnel de l’imprimerie se mettait en grève. A Lucien Michaut, le directeur demanda d’assurer la mise en page du journal ce qu’il refusa de faire.

Cependant l’activité de Michaut comme coopérateur à Nancy était connue, et c’est la raison pour laquelle, dès son arrivée à Chaumont, il avait été, à l’assemblée générale de la coopérative « L’Avenir chaumontais », désigné comme administrateur de la société. En 1923, il donna sa démission pour devenir gérant du magasin (mercerie, bonneterie, chaussures) de « L’Avenir chaumontais ».

Fixé définitivement à Chaumont, il y reprit ses activités sociales. Il avait, en effet, rencontré au conseil d’administration de la coopérative des hommes comme Louis Mann, Auguste Parrat, Lucien Morel, pour lesquels l’idéal coopératif devait rejoindre l’idéal social. Au contact de ces militants, il s’était remis à militer en se faisant inscrire à la section socialiste de Chaumont où il joua rapidement un rôle important. En 1928, il fut désigné par ce groupe pour remplacer Évrard comme candidat aux élections législatives du 22 avril. A l’exception du canton de Nogent-en-Bassigny, Michaut ne put tenir de réunions que dans quelques villages isolés, Andelot, Froncles, Viéville, Roocourt-la-Côte. Il n’obtint que 653 voix sur 16 485 votants. Il se désista pour le candidat radical qui fut élu.

En 1935, lors des élections municipales, la section socialiste de Chaumont présenta une liste complète de vingt-sept noms dont celui de Michaut. Aucun ne fut élu au premier tour. Au second, radicaux et socialistes établirent une liste commune où Michaut figura en bonne place. Cette liste fut élue entièrement et Michaut ne cessa par la suite de se représenter et d’être réélu : 13 mai 1945, 19 octobre 1947, 26 avril 1953, 15 mars 1959. Il siégea au conseil jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122124, notice MICHAUT Lucien, Jean par Marcel Henriot, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 juin 2021.

Par Marcel Henriot

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Marne, 27 M 52. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op. cit. — Renseignements communiqués par Lucien Michaut et le maire de Chaumont.

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