Par Claude Pennetier, Jean-Noël Dutheil
Né le 29 décembre 1884 à Vendôme (Loir-et-Cher), mort le 27 juillet 1960 à Saint-Florent-sur-Cher (Cher) ; syndicaliste CGT ; militant socialiste de Saint-Florent, puis de l’Allier ; maire de Saint-Florent après la Seconde Guerre mondiale.
Né dans une famille de cheminots, ouvrier chaudronnier, ajusteur aux Ets Labre Saint-Florent-sur-Cher après ses quatre années de service militaire, puis contremaître, Charles Migraine adhéra dans les rangs socialistes vers 1901, milita à la section socialiste de Saint-Florent vers 1910 et fut secrétaire de la Bourse du Travail. Élu premier adjoint de cette ville de 1912 à 1919, il fut également conseiller général du canton de Charost de 1913 à 1919. Après ces deux succès électoraux, la Fédération socialiste du Cher le présenta de 1914 à 1919 comme candidat à l’élection législative de la deuxième circonscription de Bourges (Vierzon). Battu par Jean-Louis Breton, il obtint 26 % des suffrages des électeurs inscrits. Pendant la guerre, Migraine approuva la politique d’union sacrée et fut engagé volontaire à 18 ans pour la durée de la guerre.
Délégué au congrès régional d’octobre 1919, il fut proposé par neuf groupes comme candidat aux élections législatives (Émile Dumas : 18, Henri Laudier : 18, Émile Bodin : 16, Pierre Hervier : 9). Bodin ayant refusé de se présenter, Migraine devint candidat en troisième position après Dumas et Laudier mais obtint moins de voix que ses colistiers : seul Laudier fut élu. La même année, Migraine perdit son siège de conseiller général au profit d’un radical.
Lors des grèves de mai 1920, particulièrement dures à Saint-Florent, les industriels décidèrent de fermer les usines puis le réembauchage se fit individuellement. Migraine faisait partie des dizaines de « meneurs », qui ne furent pas réemployés. Décapité, le mouvement ouvrier de Saint-Florent mit trois ans à renaître. Migraine partit pour Montluçon (Allier) où il travailla comme ingénieur-outilleur à l’entreprise Guillemet puis à l’entreprise Chailloux en qualité de contremaître de fabrication, puis gagna le Nord et fut embauché comme directeur d’atelier. De retour à Montluçon en 1929, il devint directeur de l’Office municipal de placement et chef de bureau à l’hôtel de ville où ses principales attributions furent les questions relatives aux lois sociales et à la législation agricole. Après la réunification de 1935, il occupa les fonctions de secrétaire de l’Union locale des syndicats CGT de 1936 à 1939 ; il fut délégué au congrès confédéral de 1938 (représentant les hospitaliers de Vichy, Montluçon, Moulins, le sanatorium de Tronget, l’H.P. d’Yzeure et les baigneurs de Vichy). Il fut vice-président de la caisse départementale des Assurances sociales de l’Allier.
Mobilisé en 1939 avec son grade de capitaine de réserve, il fut détaché en qualité chef de la main d’œuvre aux services généraux de l’inspection des Forges de Paris. Après la guerre, le Parti socialiste le présenta aux élections à l’Assemblée constituante et à l’Assemblée nationale en 1946. Conseiller général du canton de Montluçon, il fut en 1945, secrétaire du conseil général, il ne se représenta pas en 1951. Il retourna résider à Saint-Florent-sur-Cher quand il fut mis à la retraite administrative ; il devint maire socialiste SFIO de cette ville en 1957 et le resta jusqu’à sa mort en 1959.
Par Claude Pennetier, Jean-Noël Dutheil
SOURCES : Arch. Dép. Cher, 20 M 42 et 43. — L’Émancipateur. — Renseignements communiqués par A. Thomas et G. Rougeron. — Le Centre Républicain du 29 mai 1946 (JAL 40 166) et Photo de presse. — Le Centre Républicain du 29 mai 1946