MILLE Arthur, Henri, Victor

Né le 30 juillet 1854 à Beaupréau (Maine-et-Loire) ; mort à Lyon, le 15 novembre 1942 ; pharmacien ; militant et député socialiste de l’Allier.

Né dans une famille aisée, A.-H. Mille fit ses études secondaires au lycée d’Angers, puis suivit les cours de l’École supérieure de Pharmacie de Paris. Interne des hôpitaux de la capitale, il alla ensuite s’établir pharmacien à Moulins et à Vichy. Il conquit une place de premier plan dans sa profession, fonda la revue Le Guide médical, créa la grande marque populaire les Lithinés du Docteur Gustin et organisa le syndicat des pharmacies commerciales dont il fut longtemps le président.

Militant actif de la franc-maçonnerie, de la Ligue des droits de l’Homme, républicain d’avant-garde, Mille donna son adhésion au parti socialiste, conquis par le prestige de Jaurès. Il fut aussi un temps adhérent de la Chevalerie du Travail française (cf. M. Dommanget, op. cit., pp. 268-269).

Les sections socialistes de la circonscription de Moulins-Est posèrent sa candidature à l’élection complémentaire nécessitée par la mort du député Pérouveau. Le socialisme n’avait jusqu’alors guère mordu dans cette partie du département. Or, à la surprise générale, Mille l’emporta au premier tour de scrutin le 25 avril 1909, par 4 977 voix contre 3 622 à Damour, radical-socialiste sur 15 999 inscrits et 9 558 votants. Le succès était dû, en grande partie, à la personnalité et à la position sociale du candidat. On l’accusa d’avoir bénéficié des voix de droite. À cette accusation, portée à la Chambre par Clemenceau, A.-H. Mille répondit le 15 juillet. Il fut d’ailleurs réélu au renouvellement de 1910. Sur 16 090 inscrits, il vint en tête le 24 avril avec 5 309 voix contre 2 470 à Galland, radical-socialiste, 1 888 à Barbier, socialiste indépendant, 1 366 à Blanc, radical-socialiste, 306 à Dubost, républicain socialiste. Le 8 mai, il l’emporta par 5 661 suffrages contre 3 690 à Galland. Cette même année, il représenta l’Allier au congrès socialiste de Nîmes.

Le 5 novembre 1912, Mille déposa une proposition de loi relative à l’organisation de la pharmacie. Quelques semaines après, il intervint dans la discussion du projet de création d’une monnaie de nickel. Mais, au renouvellement de 1914, Mille perdit son siège de député. Le 24 avril, il ne recueillit que 4 402 voix, derrière le Dr Defos, républicain-socialiste (4 899) et devant le libéral Valleix (2 065) sur 15 671 inscrits et 10 514 votants. Au ballottage, Defos le battit par 5 664 suffrages contre 4 496.

Au lendemain de la guerre, Mille, en désaccord avec la majorité bolchevisante du parti socialiste, tenta de constituer une liste dissidente pour les élections législatives du 19 novembre 1919. Il n’y réussit pas, mais il quitta toute organisation socialiste. Aux élections sénatoriales complémentaires du 11 janvier 1920, il se présenta comme socialiste indépendant, fidèle, disait-il, à la tradition de Jaurès. Il n’obtint que 35 voix sur 822 inscrits et 810 votants et se désista en faveur de Paul Constans.

Retiré à Paris, il abandonna les compétitions électorales, tout en demeurant une personnalité influente de la franc-maçonnerie qui l’élut président du Conseil de l’Ordre du Grand-Orient de France, puis premier lieutenant commandeur du Grand Collège des Rites en 1939. Son nom figura sur les listes publiées en août 1941, au Journal officiel.

L’occupation allemande lui fit chercher refuge à Lyon où il mourut.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122325, notice MILLE Arthur, Henri, Victor , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er février 2019.

ŒUVRE (en dehors de ses écrits dans des publications pharmaceutiques) : Mille a collaboré au Réveil socialiste de l’Allier. Il a écrit une brochure de propagande Vers la République socialiste, publiée en 1910 ; nous n’avons pu en retrouver un exemplaire.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — M. Dommanget, La Chevalerie du Travail française, 1893-1911, Lausanne, 1967. — Renseignements communiqués par G. Rougeron

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 372.

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