MOLLION Charles

Par Claude Pennetier

Né le 28 octobre 1899 à Ravières (Yonne), fusillé par les Allemands le 20 août 1943 après condamnation à mort,à Dijon (Côte-d’Or) ; militant communiste ; résistant, membre des FTPF.

Fils d’un carrier, frère de Georges Mollion, Charles Mollion, lui-même tailleur de pierre, était en 1936 secrétaire du syndicat du Bâtiment et de la cellule communiste de sa commune natale. Délégué suppléant de la deuxième région du Bâtiment, il demeura également à la tête du syndicat jusqu’en 1939. Il fut candidat au conseil d’arrondissement dans le canton d’Ancy-le-Franc, en octobre 1937. Pendant la guerre, il était domicilié avec sa femme 50 rue Chabot à Dijon.
Résistant, auteur de sabotages dont celui sur la ligne Paris-Lyon-Marseille dans la nuit du 29 au 30 avril 1943, à Nuit-sur-Ravières, Charles Mollion fut arrêté par les GMR (Groupe Bourgogne), remis aux Allemands, détenu à la prison de Dijon. Il était accusé d’avoir reconstitué la section du Parti communiste clandestin à Ravière. La femme de Charles Mollion tenta de le faire disculper en envoyant deux lettres successives, au Préfet délégué de Côte-d’Or et demandant qu’une nouvelle enquête soit faite. Ces arguments furent jugés sans valeur par la police française, en effet la préfecture lui avait adressé un arrêté d’arrestation depuis juin 1942.

Il fut condamné à mort par le tribunal allemand FK 669 de Dijon, le 11 août 1943 pour « activité communiste et sabotage ». Il a été fusillé, le 20 août 1943 à 6 h 06, au stand de tir de Monmuzat avec ses deux camarades résistants de Ravières Édouard Hamard et Lucien Rebut.
Son acte de décès stipule : « Mort pour la France. »

Dans ses souvenirs de guerre (1939-1945), Robert Loffroy ajoute : « le chef de la brigade de gendarmerie de Ravières, qui avait arrêté et livré aux Allemands qui le fusillèrent le grand résistant Charles Mollion, fut lui aussi capturé par le maquis Vauban, jugé par un conseil de guerre et exécuté. »

Le correspondant du Comité d’Histoire de la seconde guerre mondiale pour l’Aisne, Maurice Berthiault, l’a ajouté à une liste des fusillés du département, en tant que « FFI de Chauny ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122637, notice MOLLION Charles par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 mars 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Le Travailleur, années 1936-1939. – Robert Loffroy, Souvenirs de guerre (1939-1945), p. 137. – Arch. Dép. Côte-d’Or ; Arch. dép. Aisne, J 1446 (notes Frédéric Stévenot). – État civil. — Notes de Charles Gutierrez.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable