Par Jean Maitron
Né le 24 octobre 1891 à Valentigney (Doubs), mort le 7 février 1972 à Besançon ; ouvrier métallurgiste ; secrétaire de la 5e Union régionale unitaire (1926-1928) ; dirigeant de la Fédération communiste indépendante de l’Est.
Licencié des usines Peugeot au début de 1924, Fernand Monnier fut secrétaire de l’Union départementale CGTU du Doubs entre mai et septembre 1924. En septembre, le Bureau politique le désigna au comité directeur de la région Est. Courant 1926, devenu secrétaire de la 5e Union régionale unitaire (Doubs, Jura, Haute-Saône, Territoire de Belfort), il occupait un poste de permanent et conserva ces fonctions en 1927 et 1928. Membre également du bureau régional du Parti communiste après la réunion du 7 février 1926 à Audincourt, il fut élu membre du Comité central au congrès de Lille (juin 1926) et y siégea à nouveau après le congrès de Saint-Denis (mars-avril 1929). Il fut candidat aux élections municipales de mai 1929 à Besançon.
Ses divergences avec le PC se situent en 1929 ; il cessa alors de prendre carte et timbres et de participer au travail pratique tout en prenant part aux discussions internes. Son exclusion de la cellule de Besançon fut votée à l’unanimité le 26 janvier 1930 et ratifiée par le rayon le 2 février. Une polémique se développa en 1931 et une campagne fut menée contre l’embauche du "renégat" par la coopérative "La Fraternelle" de Valentigney dont le président était Louis Renard.
Le 29 mai 1932, Fernand Monnier assista à Belfort à la conférence régionale des exclus du Parti communiste qui devait être à l’origine de la création de la Fédération communiste indépendante de l’Est. En novembre, il fut associé à la direction du nouveau parti. En 1934, Monnier collaborait à la Tribune socialiste.
Musicien, il participait à l’activité de la Lyre ouvrière ; après ses désaccords avec le Parti communiste, il fut un des principaux organisateurs de l’Harmonie bisontine. Il devint ami de Jean Minjoz.
Élu le 13 mai 1945 conseiller municipal de Besançon, Fernand Monnier le demeura jusqu’à sa mort. Il avait continué à s’intéresser à l’activité musicale et fut secrétaire général puis vice-président du comité des fêtes et à l’origine des deux festivals internationaux de 1957 et 1967 à Besançon.
Fernand Monnier s’était marié à Valentigney en décembre 1917.
Par Jean Maitron
SOURCES : Arch. Nat. F7/13104, 13105, 13586. — Le Semeur, 8 février 1930. — Le Semeur ouvrier, 25 juillet 1931. — Le Travailleur, 16 juillet 1932. — J. Hug, Le Croque-rave libertaire, Les Presses d’aujourd’hui, 1980. — Renseignements communiqués par J. Charles et Jacques Girault. — État civil. — Claude Cuenot, Ouvriers et mouvement ouvrier dans le Doubs de la Première Guerre mondiale au début des années 1950, Besançon, Presses universitaire de France-Comté, 2020.