MONPEURT André

Par Daniel Grason

Né le 19 avril 1907 à Saint-Pétersbourg (Russie, URSS, Fédération de Russie) ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; permanent de l’Association des amis de l’Union soviétique.

André Monpeurt était le fils de Marie Monpeurt et d’un père inconnu. Son grand-père Victor, était athée, exerçait la profession de forgeron, il quitta la Lorraine pour Paris (Seine), en 1871. Il travailla notamment dans les ateliers du chemin de fer à Bercy, XIIe arr. Marie Monpeurt était la fille aîné d’une famille qui comptait cinq enfants, tous habitaient rue Saint-Paul, à Paris IVe arr. (Seine)

Couturière, Marie Monpeurt, fut première dame dans une maison de couture à Paris, elle partit travailler à Saint-Pétersbourg vers 1905, elle avait une vingtaine d’années. Elle ouvrit quelques années plus tard une maison de couture 23, Perspective Nevsky à Saint-Pétersbourg. Une de ses sœurs vint le rejoindre en Russie. Ses affaires prospérèrent rapidement et au début de la guerre de 1914, elle dirigeait un atelier occupant près de quarante personnes. André Monpeurt écrivit dans son autobiographie : « Je fus élevé très bourgeoisement et fréquentait une école privée allemande ».

Au début de 1917, sa mère se maria avec un citoyen suisse, Georges Montandon, graveur modeleur, du Locle (Suisse), père de la fille de cinq ans qu’il eut avec elle. En raison des évènements en Russie en 1917, Marie Monpeurt envoya en novembre sa sœur et André âgé de dix ans en France. Le voyage s’effectua par Arkhangelsk, Newcastle, Londres, Southampton, Le Havre et Paris. Ils habitèrent chez Victor Monpeurt à La Varenne Saint- Hilaire (Seine, Val-de-Marne). Sa mère s’installa en Suisse au début de 1918, André Monpeurt la rejoignit en 1920. Il poursuivit ses études à La Chaux de Fonds, puis au Locle (canton de Neuchâtel) dans une école de commerce jusqu’à dix-huit ans. Son beau-père ne trouvant pas de travail dans sa profession, fut engagé par la Croix Rouge, participa à de nombreux voyages en Russie accompagnant la valise diplomatique suisse, ses sentiments étaient anti-bolcheviks. En 1920, embauché comme représentant chez Huguenin Frères et Cie, Fabrique Niels, au Locle (Suisse) qui frappait des pièces de monnaie, il était en 1938 fondé de pouvoir.

Après l’école de commerce, André Monpeurt travailla huit mois comme employé de bureau dans une petite usine de laminage de cuivre et acier, puis un an aux services ventes et comptabilité des Usines Métallurgiques Selve et Cie à Thoune, canton de Berne. Il passa le conseil de révision au Consulat de France à Berne, fit dix-huit mois de service militaire dans l’artillerie attelée à Besançon (Doubs). Il quitta l’armée en mai 1929 avec le grade de maréchal des logis.

Il retourna en Suisse et travailla dans les bureaux d’une usine d’horlogerie Le Phare SA, au Locle. Cette maison fut mise en liquidation judiciaire, il alla sur recommandation tenter sa chance comme représentant en 1931, à Paris. Deux ans plus tard, il fut embauché dans un l’emploi fixe d’employé à la Maison des montres Sandoz. Au contact d’un de ses oncles, Georges Monpeurt, verrier, rue Pavée IVe arr., il s’éveilla à la vie sociale. Celui-ci le fit adhérer aux Amis de l’Union soviétique (AUS), 4e section. Il adhéra au Club des employés FSGT, des membres de ce club sportif lui recommandèrent des lectures. Il lut des écrits de Karl Marx, Friedrich Engels et Lénine : Le manifeste communiste, l’Anti-Dürhing et l’État et la Révolution, ainsi que des brochures. Il fréquenta l’Université ouvrière, suivit les cours d’économie politique de Bru, ceux de Marcel Prenant sur la biologie et de Paul Laberenne sur Le Matérialisme dialectique et les sciences.

Il fit partie quelques temps d’un groupement d’étudiants d’avant-garde : la Jeune Révolution. À sa dissolution, il adhéra au parti communiste en novembre 1933, 10e rayon, cellule 164. Il participa aux multiples travaux du parti : journal de cellule, collage d’affiches, formation de comité de BOP lors des élections, etc. En avril 1934, il devenait permanent aux Amis de l’Union soviétique, 20 rue du Mail, Paris IIe arr. à l’administration du journal, Russie d’aujourd’hui, au service des abonnements. André Monpeurt était membre du bureau national de l’association des AUS et s’occupait de sa librairie. Il était gérant de Russie d’aujourd’hui, journal de l’association.

En novembre 1935, il se rendit en URSS avec une délégation ouvrière. Au retour, il fit de nombreux comptes rendus et milita activement comme propagandiste dans la région parisienne des AUS. Il fut également délégué par le centre aux Congrès fédéraux des Alpes Maritimes, Pyrénées Orientales, Saône-et-Loire et Nièvre. En janvier 1937, il fut affecté au service de la propagande par le cinéma soviétique aux AUS. En août de la même année, pendant ses vacances, il effectua un second voyage en URSS.

Il vécut en 1934 pendant quelques mois avec Martha Carles, membre du comité du 10e rayon. Elle quitta André Monpeurt après un voyage qu’elle effectua en URSS avec une délégation syndicale de cheminots. Il apprécia sa conduite comme « étrange et incontrôlable » et relata « ces faits d’une façon détaillée dans un rapport spécial ». Durant l’été 1937, il fit connaissance avec une, membre des AUS, secrétaire de la section du Bourget, Marcelle Gaultier, sténo dactylo. Ils s’installèrent en décembre 1937, 165, rue Pelleport, à Paris XXe arr.

André Monpeurt fut convoqué par André Heussler, responsable du Comité international d’aide à l’Espagne républicaine, celui-ci lui fit comprendre que son devoir était de se rendre en Espagne pour se mettre à la disposition des Brigades internationales. Il accepta malgré l’opposition très vive de sa nouvelle compagne. Fernand Grenier, secrétaire général des AUS donna lui son accord. Le couple décida de légaliser leur union dès qu’il rentrerait d’Espagne, et ce avec le consentement du père de la jeune femme. Il partit en Espagne de février à novembre 1938 et appartint au groupe d’artillerie Anna-Pauker. À son retour, il reprit sa place aux AUS.

Pendant la guerre, il fut condamné à huit mois de prison pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Le 18 avril 1941, il quitta son lieu d’incarcération et fut interné au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) le 21 avril 1941. Transféré au camp de Rouillé (Vienne) le 6 septembre 1941, il était au camp de Voves (Eure-et-Loir) le 30 décembre 1943. Après la Seconde Guerre mondiale, André Monpeurt travailla à la Banque commerciale pour l’Europe du Nord (BCEN). Il cotisa à l’AVER en 1960 et 1961 ; il habitait alors à Paris, XIXe arr.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122816, notice MONPEURT André par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. RGASPI 545.6.1044, BDIC mfm 880/2 bis ; RGASPI 545.6.1325, BDIC mfm 880/26, autobiographie du 7 mars 1938 – Arch. PPo, BA 2113, BA 2374, BA 2397, BA 2445. – Arch. AVER. – Interview de Henri Le Brun par Rachel Mazuy.

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