MONS Jean, Baptiste, François

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

Né le 25 février 1906 à Argentat (Corrèze), mort le 8 mai 1989 au Chesnay (Yvelines) ; secrétaire général du syndicat national des Contributions indirectes (1936). Résistant, membre du comité parisien de Libération. Préfet, secrétaire général de la Seine en août 1944.

Jean Mons naquit dans une famille de commerçants républicains d’Argentat disait-il. L’état civil donne une version plus modeste : père plâtrier, mère lingère au moment de sa naissance. Sans doute sont-ils devenus commerçants dans les années suivantes. Orphelin de père à onze ans, pupille de la Nation, il quitta le cours complémentaire à quinze pour une école professionnelle. Instituteur suppléant à dix-huit ans, il fut reçu au concours des contributions indirectes en 1925. Après son service militaire, il suivit les cours de l’École nationale des industries agricoles de Douai en 1928 et fut nommé contrôleur des contributions indirectes en 1929. Il se maria le 18 décembre 1929 à Douai (Nord) avec Françoise Delnail.

Après avoir été secrétaire départemental de la Caisse de secours des Indirectes (créée en 1922), il fut élu secrétaire de la section syndicale des Indirectes de Chartres (Eure-et-Loir) en 1933 et membre de la commission administrative du syndicat national en 1935, dont Pierre Boursicot était alors le secrétaire général. Le syndicat, constitué en 1903 sous le titre d’Union générale des Agents des contributions indirectes, appartenait à la Fédération autonome des fonctionnaires qui s’était détaché de la Fédération générale des fonctionnaires lors de son retour à la CGT en 1927. La réunification se fit en décembre 1935 et Jean Mons fut nommé, en 1936, secrétaire général du syndicat national des Contributions indirectes, qui le rémunéra comme permanent jusqu’en 1939. Le syndicat comptait 10 500 adhérents, soit 90 % des effectifs.

En septembre 1939, Jean Mons fut mobilisé. Un comité d’entraide pour les agents des Indirectes victimes de la guerre, présidé par le directeur général et dont le secrétaire était un ancien syndicaliste, se maintint pendant toute l’Occupation, alors que le syndicat était dissout ; de même, la Caisse de secours continua à fonctionner.

En juillet 1940, Jean Mons regagna Paris et participa à la création de Libération-Nord, à la fin de 1940, avec les principaux responsables de la Fédération générale des fonctionnaires. En 1943-1944, il entra dans la clandestinité et participa activement à la création de comités départementaux de Libération dans la zone occupée, puis à la constitution du comité de Libération du ministère des Finances. Représentant la Délégation générale du Général de Gaulle au comité parisien de Libération, il fut désigné le 20 août 1944 comme préfet secrétaire général de la Seine. Jean Mons, qui n’appartenait pas à la SFIO, fut nommé directeur de cabinet des présidents du conseil Léon Blum en décembre 1946 et Paul Ramadier en janvier 1947.

Nommé Résident général en Tunisie en 1947, puis secrétaire général permanent de la Défense nationale de 1950 à 1954, il fut inculpé dans "l’affaire des fuites". Réhabilité en 1956, il fut nommé conseiller maître à la cour des comptes puis président de chambre en 1976. Entré dans la Franc-maçonnerie en 1945, il fut élu grand Maître de la Grande loge nationale française en 1981.

Commandeur de la Légion d’honneur, médaillé de la Résistance avec rosette, Croix de guerre avec palme et grand officier de l’Ordre national du Mérite, Jean Mons a publié ses mémoires : Sur les routes de l’Histoire. Cinquante ans au service de l’État aux éditions Albatros.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122820, notice MONS Jean, Baptiste, François par Jeanne Siwek-Pouydesseau, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 octobre 2012.

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

SOURCES : Jean Mons, Sur les routes de l’Histoire, Albatros, 1981. 360 p. — Jeanne Siwek-Pouydesseau, Le syndicalisme des fonctionnaires jusqu’à la guerre froide. 1848-1948. P. U. de Lille, 1989, 342 p. — Le Monde, 17 mai 1989. — André Narritsens, Le syndicalisme des indirectes (1940-1968), Institut CGT d’histoire sociale, 2005. — État civil.

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