MONTÉGUT Raymond, Pierre, Joseph

Par Claude Pennetier, Renaud Poulain-Argiolas

Né le 17 septembre 1906 à Bordeaux (Gironde), mort le 23 janvier 1978 à Châtellerault (Vienne) ; ouvrier serrurier ; militant communiste ; résistant, membre de l’Organisation spéciale et du Front national ; déporté.

Fiche d’enregistrement de Raymond Montégut à Auschwitz

La mère de Raymond Montégut reçut en 1911 une pension pour une durée d’un an de la Commission départementale de la Gironde pour l’aider à subvenir aux besoins de son enfant. Atteinte d’une métrite, son état de santé la rendait incapable de travailler. Elle était secourue par le bureau de bienfaisance et avait un autre enfant âgé de 9 ans.

Ouvrier serrurier, Raymond Montégut fut employé à l’usine Kriep et Zivy à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine) à partir du 1er mai 1933. Il dirigea la cellule communiste de l’usine et fut l’organisateur des grèves de juin 1936. Sa participation à la grève du 30 novembre 1938 lui valut d’être licencié. Il s’inscrivit alors au bureau de chômage de Montrouge du 7 décembre 1938 au 10 septembre 1939.

Il s’était marié à Montrouge en 1937 avec Marguerite Biard.

Mobilisé comme sergent-chef au 77e RI, il fut ensuite affecté spécial dans une usine de Châtellerault (Vienne) où il serait resté jusqu’en juin 1940. Après la défaite, il participa à la propagande communiste, puis vint s’installer à Châtellerault en mars 1941. Devenu responsable de l’Organisation spéciale, il fut arrêté le 22 juin 1941, interné à Poitiers jusqu’au 14 juillet, puis au camp de Compiègne.
Le 6 juillet 1942, il était à bord du convoi I. 42, dit « convoi des 45000 », parti à 9 h 30 de Compiègne en direction d’Auschwitz. Le train avait à son bord 1175 hommes entassés dans des wagons de marchandises, pour l’essentiel des communistes (ou considérés comme tels par l’occupant), syndicalistes de la CGT d’avant-guerre, résistants, plus une soixantaine d’étrangers dont des juifs réfugiés en France, et quelques « droits communs ». Ce transport de représailles visait à contrer la guérilla communiste contre les officiers et soldats de la Wehrmacht.
Le 8 juillet, à son arrivée au camp, Raymond Montégut fut enregistré sous le matricule 45892. Il fut transféré au camp de Buchenwald le 23 février 1944 où on lui donna le matricule 34162. D’après ses fiches d’enregistrement successives aux camps il aurait déclaré deux adresses différentes : pour Auschwitz le 31 rue Aristide Briand à Châtellerault, pour Buchenwald le 24 rue Bover à Bordeaux. Il fut libéré le 11 avril 1945 lors l’arrivée des troupes américaines au camp.

Revenu en France, Raymond Montégut vécut dans la région parisienne.

Il fut reconnu parmi les déportés et internés de la résistance (DIR), les membres de la résistance intérieure française (RIF) et du mouvement Front national. Les archives du Service historique de la Défense de Vincennes possèdent des éléments le concernant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122889, notice MONTÉGUT Raymond, Pierre, Joseph par Claude Pennetier, Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 mars 2022.

Par Claude Pennetier, Renaud Poulain-Argiolas

Fiche d’enregistrement de Raymond Montégut à Auschwitz

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 427649 (nc). — Arch. PPo. 89. — R. Montégut, Arbeit macht frei, souvenirs de déportation, multigraphié. — Renseignements communiqués par Roger Picard. — L’Aube Nouvelle n°180, 18 septembre 1937. — Rapports et délibérations du Conseil général de la Gironde, Procès-verbaux des délibérations, 1911 (BNF-Gallica). — Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Archives Arolsen. — Site Match ID, Acte n°38 N, Source INSEE : fichier 1978, ligne n°118329.

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