MONTOUX Émile, Raymond

Par Jean Lorcin

Né le 23 janvier 1879 à Paris ; employé à la Compagnie du gaz de Paris ; syndicaliste CGT.

Né le 23 janvier 1879 à Paris où il habitait 91, avenue de Villiers (XVIIe arr.), employé à la Compagnie du gaz de Paris et concierge de son immeuble pendant plusieurs années, Émile Montoux appartint au conseil général de la Fédération CGT de l’Éclairage, de son Ier congrès (Paris, 1909) à son IVe (Bordeaux, 1913). À l’issue de ce dernier congrès, il fut élu au secrétariat de la Fédération, Charles Gaubiez et Poirier étant secrétaires adjoints. É. Montoux avait assisté en septembre 1912 au XVIIIe congrès national corporatif (XIIe de la CGT) tenu au Havre. Voir Raphaël Rhul.

La guerre ayant éclaté, après un an passé au front, il fut requis comme métallurgiste à Firminy où il devint adjoint délégué de la coopérative « La Métallurgie », du restaurant et de la cuisine coopératifs, et secrétaire du Foyer du mobilisé de Firminy, puis délégué de l’Office du ravitaillement de la Loire.

De tendance majoritaire, il apporta son témoignage à l’appui de la politique de « persuasion » du ministre de l’Intérieur Malvy, lorsque celui-ci fut attaqué en 1917 au Sénat par Clemenceau à la suite du mouvement de mécontentement suscité dans la Loire par le retard apporté à l’application des nouveaux barèmes de salaires. Jamais, affirma Émile Montoux, « les militants de la Loire n’ont fait œuvre, comme cherche à le faire croire Monsieur Clemenceau, d’antipatriotisme outrancier ». Au reste, ajouta-t-il, le nouveau barème était « sur le point d’entrer en vigueur » : on était donc revenu à la normale. Restait posé le problème de la « vie chère » qui selon lui devait être réglé par le préfet qui avait fait traîner les choses en longueur.

É. Montoux intervint de nouveau en 1918 après « l’affaire » d’espionnage dite « de Saint-Étienne », à l’occasion de laquelle la grande presse parisienne, le Figaro en tête, avait accusé de défaitisme et même de trahison les organisations ouvrières de la région de Saint-Étienne. Émile Montoux crut devoir les laver de ces accusations diffamatoires en rappelant que le mécontentement qui s’était fait jour en décembre 1917 n’était pas dû aux menées de l’ennemi, mais à la crise de logement et de ravitaillement provoquée par l’extraordinaire gonflement de la population ouvrière de la Loire depuis la guerre. Cette crise avait été aggravée à la fin de l’année 1917 par le chômage provoqué par les difficultés d’approvisionnement de la métallurgie en énergie et en matières premières.

É. Montoux publia en 1919 une brochure intitulée La Vie économique dans la région de la Loire de 1916 à 1919. Pierre Monatte l’accusa, dans la Vie ouvrière, d’y présenter les patrons comme de grands esprits et les ouvriers comme des criminels et d’y faire l’apologie de la « collaboration des compétences ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article122944, notice MONTOUX Émile, Raymond par Jean Lorcin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 20 novembre 2022.

Par Jean Lorcin

ŒUVRE : La Vie économique dans la région de la Loire de 1916 à 1919, 1919.

SOURCES : Arch. Nat. F7/12994, pièce 28, lettre de E. Montoux au ministre de l’Intérieur Malvy, F7/ 13 053. — L’Information ouvrière, 10 mars 1918. — La Vie ouvrière, octobre 1919. — La CGT..., op. cit., p. 369.

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