MOREL Gilbert

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 24 août 1847 à Yzeure (Allier), mort le 24 septembre 1915 ; ouvrier chapelier, puis voyageur de commerce (représentant en liquides) ; actif militant syndicaliste et socialiste du Puy-de-Dôme ; Secrétaire du syndicat des Chapeliers de Moulins 1886-1889 ; Secrétaire de la Bourse du Travail de Clermont-Ferrand de 1905 à 1915.

Le 20 avril 1872, Gilbert Morel épousa Suzanne Champommier qui fut membre du bureau du premier syndicat exclusivement féminin : le syndicat des chapelières. Il fut l’un des quatre délégués de Moulins envoyé officiellement à l’exposition universelle de 1878. Secrétaire du Cercle Démocratique Solidarité de Moulins en 1880, dans une lettre à Jean Dormoy, septembre 1881, il reconnut qu’il était « resté sur le pavé victime de ses opinions : trois semaines de chômage. »

En 1882, il termina un discours d’enterrement civil en criant : « vive la libre pensée, vive l’athéisme ». Il anima une grève des chapeliers en 1883 et créa avec Navrot la Chambre syndicale des ouvriers chapeliers, fouleurs et approprieurs de Moulins le 23 décembre 1883. Il en devint le secrétaire de 1886 à 1889.

Il se présenta aux élections municipales de Moulins d’avril 1884 contre le maire Sorrel où il recueillit 497 suffrages. Il fut également candidat aux élections législatives du Parti Ouvrier sur la liste conduite par Simon Dereure et Jean Dormoy. (4 octobre 1885). Il fut délégué au II° congrès de la FNS (Montluçon, octobre 1887).

Il habita à Moulins au moins jusqu’en 1891.

En 1905, Morel remplaça Orfeuvre au secrétariat de la Bourse du Travail de Clermont-Ferrand fondée en 1898, adhérente de la CGT, mais ne faisant aucune propagande antimilitariste. Il conserva le secrétariat jusqu’en 1915. « Très écouté de ses camarades », dit une note de police, Morel « leur a toujours recommandé le calme le plus absolu et les a détournés de l’action politique pour se maintenir sur le terrain économique ». Il ne semble pas que cela ait été toujours exact et Morel fut poursuivi en 1900 au temps des grèves de Brassac-les-Mines.

Cette année-là, il représenta avec Coutel la Bourse du Travail de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) au VIIIe congrès de la Fédération des Bourses du Travail de France et des colonies tenu à Paris du 5 au 8 septembre. Quelques jours plus tard, du 10 au 14, il assistait au XIe congrès national corporatif — 5e de la CGT — tenu à la Bourse du Travail de Paris. Morel, tout en étant « ennemi des violences », fut aussi un militant socialiste actif. En 1892, il créa le comité socialiste révolutionnaire central (PSR) dont il fut secrétaire. Il fut délégué au congrès socialiste de Lyon en 1901 (26-28 mai). En 1905, il était trésorier de la fédération unifiée du Puy-de-Dôme qui, l’année suivante, devint fédération du Parti socialiste SFIO.

Administraient avec Morel la Bourse de Clermont-Ferrand en 1907 : Villedieu Antoine., secrétaire adjoint ; Boyer J., trésorier ; Nicolas L., trésorier adjoint. Voir également Albert Paulin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123103, notice MOREL Gilbert par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 mars 2019.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. Allier, 10M105, 290, 299. — Archives privées de Jean Dormoy 64J – Arch. Mun. de Moulins, 1K264. — Arch. Nat. F7/ 13 567 et F7/ 13 611. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit. — La CGT, op. cit., p. 557.

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