MORIET Eugène [MORIET Aimé, Léonard, Eugène]

Par Jean Maitron

Né le 11 mai 1873 à Saint-Étienne-des-Guérets (Loir-et-Cher), mort le 15 janvier 1958 à Tours (Indre-et-Loire) ; instituteur ; un des fondateurs du syndicat des instituteurs de Loir-et-Cher ; résistant.

Fils d’un tuilier, Eugène Moriet, élève de l’École normale de Blois de 1890 à 1893, puis instituteur adjoint dans différentes communes de Loir-et-Cher fut instituteur titulaire à Lorges (Loir-et-Cher) du 1er octobre 1905 au 1er janvier 1927, date de sa retraite. Il était de cette génération d’instituteurs ruraux soudés au village et participant à sa vie, secrétaire de mairie, effectuant les arpentages, greffant les arbres fruitiers, aidant aux vendanges, en même temps qu’il constituait une bibliothèque de prêt de livres, organisait des cours d’adultes et des soirées récréatives.

Membre de la première section syndicale des institutrices et instituteurs de Loir-et-Cher de 1911 à 1914 dont il était devenu secrétaire. Le préfet lui notifia le 31 août 1912 l’ordre de dissoudre sa section syndicale. Signataire avec sa femme et d’autres instituteurs de Loir-et-Cher comme Maurice, Gaillard->#] et Pillet du Manifeste de Chambéry, Eugène Moriet subit la peine de réprimande pour avoir protesté contre la dissolution des syndicats d’instituteurs.

Il participa au congrès de Tours (décembre 1920), rallia les rangs du jeune Parti communiste et en devint un militant actif. En 1921, il créa la section départementale du syndicat des membres de l’Enseignement laïc CGTU dont il fut le secrétaire général jusqu’à sa retraite. Il s’efforça de maintenir sa section dans la ligne fixée par l’Internationale syndicale rouge. Il prit part aux congrès de la Fédération unitaire de l’Enseignement (même après sa retraite).

Eugène Moriet appartenait également à la Libre pensée et fut un défenseur de l’école et de la laïcité. Il écrivit de nombreux articles dans les bulletins syndicaux de l’enseignement et dans les journaux locaux de l’époque. Le Parti communiste le présenta aux élections législatives de 1932 dans la deuxième circonscription de Cholet (Maine-et-Loire) où il recueillit 56 voix sur 15 641 inscrits et 13 914 votants.

Pendant la guerre de 1939-1945, il participa à la Résistance à Tours puis à Blère (Indre-et-Loire) où il fut un des agents de liaison de Marcel Bisault et d’André Delaunay, animateurs de la Résistance dans la vallée du Cher.

Très ferme, réputé intransigeant, Eugène Moriet sut cependant conserver l’amitié de ceux mêmes qui ne partageaient pas ses idées mais appréciaient son dévouement et son intégrité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123168, notice MORIET Eugène [MORIET Aimé, Léonard, Eugène] par Jean Maitron, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 24 février 2022.

Par Jean Maitron

SOURCES : Fonds Eugène Moriet, Arch. dép. de Seine-Saint-Denis (379 J), inventaire en ligne. —L’Émancipé, bulletin du syndicat des membres de l’Enseignement laïque de Loir-et-Cher. — Témoignage de sa fille et de son gendre, les époux Delanoue. — Notes de P. Foulet. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable