MORMICHE Emmanuel, Alexis

Par René Bianco, Jacques Blanchard

Né le 21 février 1908 à Cersay (Deux-Sèvres), mort le 7 février 1992 à Niort (Deux-Sèvres) ; instituteur ; militant socialiste puis libertaire, militant syndicaliste de la FUE puis du SNI.

Emmanuel Mormiche
Emmanuel Mormiche

Fils d’Emmanuel Mormiche, ouvrier charpentier devenu garde-champêtre, et d’Alexide Massiot, couturière, Emmanuel Mormiche fut élève à l’École normale d’instituteurs de Parthenay de 1924 à 1927 et obtint le brevet supérieur. Il fut nommé instituteur à Argenton-l’Église puis à Louzy, commune limitrophe de Thouars (Deux-Sèvres), où il exerça de 1929 à 1936. Il s’était marié le 2 octobre 1929 à Parthenay avec Marie, Thérèze Cantet, institutrice, née au Tallud le 25 février 1906. Ils eurent un fils, Jean, né en 1930.

Emmanuel Mormiche adhéra dès 1928 au mouvement de l’école moderne de Célestin Freinet, et au syndicat départemental de la Fédération unitaire de l’Enseignement. Après la fusion de 1935, il militait avec son épouse au Syndicat national des instituteurs chez les "Amis de l’École émancipée". De 1936 à 1942, le couple exerça à Thouars.

De 1935 à 1938, Emmanuel Mormiche fit partie de la Gauche révolutionnaire de la SFIO et assura le secrétariat de la section socialiste de Thouars. En 1936, il fut candidat socialiste aux élections législatives dans la circonscription de Bressuire. Il recueillit 1 236 voix sur 21 661 suffrages exprimés. À cette époque, il militait activement à la Ligue des combattants de la paix fondée par Victor Méric avec son camarade Louis Guerry. Ce dernier, responsable de la sous-section du SNI de Thouars, conduisit aux élections au conseil syndical de 1938, avec sa femme Thérèze Mormiche, une liste B, "pacifiste", concurrente de la liste A d’union, ce qui lui permit d’être secrétaire adjoint de le section départementale durant une année.

Les activités politiques et syndicales d’Emmanuel Mormiche lui valurent, en 1937, un blâme de l’Éducation nationale. Après le congrès de Royan en 1938, il adhéra au Parti socialiste ouvrier et paysan fondé par Marceau Pivert et créa une section du PSOP à Thouars où s’inscrivirent surtout des cheminots et des enseignants.

En 1942, Emmanuel Mormiche fut déplacé d’office à Parthenay pour raisons politiques. Tuberculeux, il dut se soigner pendant deux ans. En 1945, il fut condamné par le tribunal de Niort à "l’indignité nationale", bien qu’il n’ait eu aucune liaison avec l’occupant, et fut révoqué. Louis Guerry, de son côté, fut déplacé. La section départementale du SNI, après avoir recueilli l’avis favorable de l’AG, obtint sa réintégration en 1950. Emmanuel Mormiche reprit alors sa place au SNI aux "Amis de l’École émancipée" et, de 1952 à 1956, anima le Cercle Zimmerwald local. En 1954, il fut en contact avec Messali Hadj qui participait à un cercle d’étude à Niort, groupant anarchistes et syndicalistes révolutionnaires, avant d’être assigné à résidence aux Sables-d’Olonne (Vendée).

Par la suite, il participa à l’Union anarcho-syndicaliste (UAS), collabora à son organe L’Anarcho syndicaliste puis L’Anarcho (1961-1980) et fut l’un des responsables du groupe de réflexion libertaire de Niort où il s’était installé en 1963, lorsqu’il prit sa retraite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123231, notice MORMICHE Emmanuel, Alexis par René Bianco, Jacques Blanchard, version mise en ligne le 19 septembre 2013, dernière modification le 13 mai 2021.

Par René Bianco, Jacques Blanchard

Emmanuel Mormiche
Emmanuel Mormiche

ŒUVRE : Collaboration à Au travail, au Bulletin syndical SNI des Deux-Sèvres, à l’École émancipée, à l’Anarcho-syndicaliste, à l’Anarchie et à Dazibao (Niort).

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 3 M 11/41 et 4 M 13/4E ; état civil, recensement.— Archives du CIRA. — Notes de J.-M. Lebas. — Témoignage de l’intéressé. — Notes de Rolph Dupuy et Marianne Enckell. — Daniel Guérin, Ci-gît le colonialisme, Paris, 1973.— Notes d’Alain Dalançon.

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