MOULIN Joseph, Étienne

Par Pierre Broué, Jacques Girault

Né le 26 mars 1897 à Oz-en-Oisans (Isère), mort le 3 mai 1966 à Grenoble (Isère) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant socialiste ; résistant.

Ses parents, Jean, Etienne Moulin (né en 1869), et Marie Aubert (née en 1877), étaient cultivateurs au village du Roberand à Oz. Ils y habitaient toujours en 1906, le père étant alors toujours agriculteur, avec leurs deux fils, Joseph et Marcel, ce dernier né en 1902, et un domestique de ferme.

Joseph Moulin était devenu instituteur quand il fut incorporé en août 1916 dans un bataillon de chasseurs à pied. Il monta au front en mars 1917 et fut blessé le 27 octobre 1918 à la cuisse et à une main près de Guise (Aisne). Evacué et hospitalisé à Paris, il ne fut démobilisé que fin septembre 1919, avec une citation et la Croix de guerre. Il se retira alors à Leyrieu (Isère) où il s’était marié le 3 novembre 1917 avec une institutrice, Joséphine, Laurence Requoit (née le 3 juillet 1893 à Chavanoz,), fille d’un maréchal-ferrant qui devint directeur de l’éclairage à Embrun (Hautes-Alpes) et d’une tréfileuse qui cessa de travailler par la suite. Le père de Joseph moulin était alors indiqué instituteur décédé.

Le couple eut deux enfants, si bien que Joseph Moulin passa en 1924 dans la réserve, de la classe 1917 à la classe 1913.

Son épouse et lui exercèrent d’abord à Salagnon, puis à Bourgoin, à Voiron, avant d’être nommés à Grenoble au début de la décennie 1930, où tous les deux devinrent directeur et directrice d’école, lui à l’école Gambetta puis à Anatole France.

Joseph Moulin adhéra au Parti socialiste SFIO en 1919, et y demeura après le congrès de Tours. Il fut pendant de nombreuses années un des cadres de ce parti dans l’Isère, membre de la commission exécutive fédérale de la SFIO. Il militait en même temps au Syndicat national des instituteurs (CGT) dont il faisait partie du bureau de la section départementale et en assura le secrétariat pendant une année en 1932-1933 après Marius Machot et avant Martial Cornu.

En 1934, il fut l’un des partisans ouverts du rapprochement avec le Parti communiste, se posant la question de l’unité organique. À la veille de la guerre, il était secrétaire administratif de la Fédération de l’Isère. Franc-maçon, il fit partie du chapitre "Le Dauphinois".

Joseph Moulin joua un rôle actif pendant la Résistance et fut l’un des dirigeants départementaux des MUR puis du MLN.

Élu secrétaire de la commission fédérale des conflits du Parti socialiste en 1946, il eut à tenter de régler le conflit entre Alix Berthet et Alexandre Boissieu qui se termina par la rupture de ce dernier, et à faire prononcer l’exclusion de la SFIO des partisans de l’Action socialiste révolutionnaire.

Il fut aussi le premier secrétaire de la section départementale du Syndicat national des instituteurs reconstituée à la Libération en 1944. En 1950, il était toujours membre du conseil syndical de la section départementale, responsable de la diffusion de L’École libératrice.

Son épouse décéda le 11 août 1972 à La Tronche (Isère).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123356, notice MOULIN Joseph, Étienne par Pierre Broué, Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 avril 2021.

Par Pierre Broué, Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Isère, état civil, registre matricule. — Arch. mun. Grenoble (Anne Boulenc). — l’ Ecole libératrice. — Notes d’Alain Dalançon.

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