MOURGUES Joseph [MOURGUES Caprais, Marie, François, Joseph]

Par Jean Maitron, Mauricette Laprie

Né le 4 mai 1877 à Agen (Lot-et-Garonne), mort le 27 février 1957 à Bordeaux (Gironde) ; menuisier puis professeur de l’enseignement technique ; syndicaliste CGT de Bordeaux.

Fils de Caprais Mourgues, praticien et de Marie Danjoie (ménagère). Il se maria à Bordeaux le 27 août 1903 avec Argile Dugès - culottière, née à Martiel (Aveyron) le 18 juin 1872, puis le 12 avril 1949 avec Marie Louise Philomène Cotonnec.
En 1901, il avait adhéré au Syndicat des serruriers où il fut appelé à prendre le secrétariat de ce syndicat rattaché à la Fédération régionale des travailleurs du bâtiment.Contremaître menuisier électricien aux Hospices civils de Bordeaux depuis avril 1908, Joseph Mourgues assista comme délégué au XVIIe congrès national corporatif (11e de la CGT) et à la 4e conférence des Bourses du Travail tenus à Toulouse du 3 au 10 octobre 1910. Il y représentait l’Union des syndicats fédérés de Bordeaux et de la Gironde, et divers syndicats de Bordeaux. Il assista également au XVIIIe congrès tenu au Havre du 16 au 23 septembre 1912 représentant les mêmes organisations qu’au précédent congrès. Il intervint à propos du contrat collectif et déclara : « Nous sommes pour le contrat collectif, mais nous ne sommes pas pour le contrat collectif obligatoire. » Là où il le serait, « les travailleurs non organisés seraient obligés de subir les exigences du patronat » (cf. c. rendu, pp. 303-304). Au Ve congrès de la Fédération du Bâtiment (Paris du 13 au 17 avril 1914), Joseph Mourgues se prononça pour la possible rééligibilité des militants aux postes responsables.
Secrétaire général de l’Union des syndicats des ouvriers confédérés de la Gironde de 1909 à 1913. Directeur-fondateur en 1922 des cours professionnels de perfectionnement de la Bourse du travail de Bordeaux, il les dirigera jusqu’en 1956.

Révoqué après les grèves de 1920, recruté comme agent technique des cours professionnels municipaux de Bordeaux, puis comme professeur, il y enseigna jusqu’en 1932. Il avait été nommé, en mai 1926, Inspecteur départemental de l’enseignement technique.

En juillet 1918, comme Paul Chanvin et Charbonnier, Mourgues défendit au VIe congrès de la fédération l’action de l’organisation. Il s’affirma pour une paix "faite le plus promptement possible" mais une paix qui n’admettra jamais "le maintien d’un système militaire qui rendrait l’Europe plus militariste qu’avant la guerre et qui ne ressemblera en rien non plus à celle de Brest-Litovsk".

Lors de la réunion du comité de l’UD de la Gironde qui se tint le 22 mai 1921 pour procéder au remplacement du secrétaire général Amédée Dassé , Mourgues recueillit 36 voix au 1er tour, 32 au second contre 41 à Jean-Marie Lafont , qui fut élu ; 74 syndicats étaient représentés. Aux congrès de l’UD-CGT des 14 et 15 octobre 1922, 1er et 2 décembre 1923, 11 août 1925, il présenta différents rapports : sur les cours professionnels, la main-d’œuvre étrangère, l’école unique. Au congrès de Paris en août 1925, il fut délégué de la Gironde avec Edmond Cazeneuve, Gabriel Lafaye et Rescant.

Mourgues, qui était alors conseiller prud’homme et membre de la commission départementale du travail, fut sans succès candidat socialiste aux élections municipales du 30 novembre 1919 à Bordeaux (les socialistes qui avaient eu treize élus en 1912 perdirent tous leurs sièges). Mourgues se présenta également aux élections législatives de 1919.

I fut fait chevalier de la légion d’honneur par décret du 30 juillet 1935

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123413, notice MOURGUES Joseph [MOURGUES Caprais, Marie, François, Joseph] par Jean Maitron, Mauricette Laprie, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 15 avril 2019.

Par Jean Maitron, Mauricette Laprie

SOURCES : Arch. Nat. F7/12987, 12988 et 13602. — Arch. Dép. de la Gironde, 1 M 845. — Le Cri populaire, 23 novembre 1919, juin 1924. — Le Peuple, 21 octobre 1922, 5 décembre 1923. — Comptes rendus des congrès nationaux du Bâtiment 1914 et 1918. — État civil d’Agen et de Bordeaux.

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