MOURRE René [MAURIER René, Claude, Marie dit]

Par Claude Pennetier

Né le 30 août 1901 à Saint-Étienne (Loire), fusillé comme otage le 11 avril 1942 à Chailly-en-Bière (Seine-et-Marne) ; ajusteur ; militant communiste, dirigeant de Paris-Ville puis secrétaire administratif du comité central du Parti communiste.

Fils d’un cheminot, René Maurier eut des sympathies pour les libertaires avant de rejoindre le Parti communiste en 1925 où il fut connu sous le nom de Mourre.
Mourre suivit l’École régionale de formation des militants communistes de la Seine en 1931. Il fut secrétaire de Paris-Ville aux côtés de Pierre Semard et de Maurice Lampe à partir de 1933. C’est à partir de 1936 que Mourre devint une sorte de plaque tournante de l’activité du PCF. Secrétaire administratif du comité central et collaborateur particulier de Maurice Thorez, Mourre fit en permanence la liaison entre l’activité légale de propagande et les tâches plus délicates d’organisation de la solidarité internationale.
Jules Fourrier qui le rencontrait régulièrement au départ et au retour de ses voyages en Espagne lorsqu’il lui remettait le courrier des Brigades internationales a fait de lui ce portrait détaillé : « Mourre est un vieux copain. Métallurgiste autrefois, c’est maintenant l’un des dirigeants les plus importants du Parti. C’est l’homme de confiance du bureau politique, le secrétaire particulier des uns et des autres, de Maurice Thorez surtout. Il s’occupe de l’Espagne et d’autres tâches décisives dans le Parti, comme la sécurité par exemple, Mourre supervise certainement la commission des cadres, et ``le gros’’, Tréand, qui est responsable en titre apparaît comme son subalterne. Aux paroles qu’il me tient, à son langage, je comprends qu’il est maintenant l’une des éminences grises, placé là parce que c’est un travailleur irréprochable » (op. cit., p. 65-66).
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Mourre fut associé au noyau de la direction regroupé autour de Jacques Duclos et Benoît Frachon. Il fut en particulier chargé de préparer le départ clandestin de Maurice Thorez de son régiment mais son scénario fut largement bousculé par les événements. Mourre passa donc la totalité du mois d’octobre et la première partie de celui de novembre 1939 à renouer les fils avec le « Centre international » rassemblant autour d’Eugen Fried (alias Clément en Belgique), les autres éléments de l’appareil clandestin. Il fut arrêté le 15 novembre 1939 à Paris. Interrogé le 25 novembre, Mourre déclara au juge d’instruction auprès du 3e tribunal militaire qu’il était « victime d’une machination ». Le 15 mai 1940, le 3e tribunal militaire de Paris annonça qu’il condamnait Mourre ainsi que la plupart de ses coinculpés à cinq ans de prison.
Mourre fut incarcéré à Bourges avec ses compagnons le 25 mai. Transféré ensuite à Melun (Seine-et-Marne), il a été fusillé le 11 avril 1942 à Chailly-en-Bière.
Sa veuve, Antoinette fut libérée en mars 1944 après un an de prison.
Il fut question d’enterrer René Mourre dans sa ville d’origine, mais la famille de la sa ne tenait à ce que "René vienne ici". Il fut finalement enterré solennellement au Père Lachaise, en même temps que Louis Thorez, en janvier 1945, face au mur des fédérés. .

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123437, notice MOURRE René [MAURIER René, Claude, Marie dit] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 5 décembre 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 1052. – Arch. PPo. 101. – Jules Fourrier, Graine rouge, La Brêche, 1983. – Giulio Cerreti, À l’ombre des deux T, Julliard, 1973. – Notice du DBMOF par Guillaume Bourgeois. — Lettre de René Mourre à sa famille, notamment à sa soeur Eugénie, pendant son emprisonnement, fournies par Mme Claude Bazus, sa nièce. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 405775 (nc).

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