MUTERMILCH Michel dit MERLAY Michel

Par Rachel Mazuy

Né le 8 juillet 1874 à Kamenetz dans l’empire de Russie (aujourd’hui en Ukraine), mort le 27 novembre 1947 ; publiciste et membre du Parti communiste ; directeur de l’agence Rosta à Paris dans les années vingt.

Arrivé en France en 1901 avec sa compagne l’artiste Mela Muter (Maria-Melania Muttermilch, née Klingsand dite) dont il aura un fils (André, mort d’un cancer des os en 1924), Michal Muttermilch était, avant 1914, un écrivain, critique d’art et journaliste socialiste (il milita au Parti socialiste polonais - PPS). À partir de 1907, il tint la rubrique polonaise au Mercure de France.

En 1914, il s’engagea dans la Légion étrangère où il fut officier interprète (il obtint la croix de guerre). Atteint de tuberculose, il fut réformé à 100% et ne retrouva jamais pleinement ses forces.

En 1919, Mela Muter, devenue en 1917 la maîtresse de Raymond Lefebvre, obtint un divorce religieux (cérémonie religieuse entérinée par le Tribunal rabbinique) qui ne fut légalement officialisé en 1929.

Naturalisé français en 1921, Michel Merlay signa en novembre 1922 la motion de la gauche du Parti communiste (voir Boris Souvarine) qui dénonçait l’action du centre. Il aurait participé au IIe congrès national de la CGTU en novembre 1923 qui se tint à Bourges (Cher). Collaborateur du Bulletin communiste de 1920 à 1924, il était en 1924 membre du conseil d’administration de l’Humanité.

Il fut aussi le directeur de l’agence Rosta à Paris dans les années vingt où il faisait partie de ces militants qui “s’emploient à nouer des contacts avec les représentants de la politique et de la presse” pour le compte de l’URSS (Sophie Coeuré, La Grande lueur à l’Est, Les Français et l’Union soviétique ).

En décembre 1924 et janvier 1925, le journal La Liberté le soupçonnait d’être (avec Lydia Bach) un agent soviétique infiltré au sein du journal Le Quotidien sous le nom de Michel Merlet (traduction littérale de Muttermilch).
C’est enfin sous le nom de plume de Michel Merlay qu’il écrivit dans les années vingt plusieurs romans et essais, publiés aux éditions Rieder et Au sans Pareil. Il évoquait notamment la répression contre les révolutionnaires en Pologne avant 1914 (Leur jeunesse, 1928).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugia dans le Midi avec sa nouvelle femme qui était handicapée (elle mourut en 1943 au moment de l’arrivée des Allemands à Nice), participant notamment à la revue clandestine niçoise Pensée et action. Après la Libération, il rentra à Paris et travailla à l’Ambassade de Pologne. En 1947, il publia un essai (Panslavisme ou défense des slaves), édité par le Bureau d’Éditions polonaises.

Il décéda le 27 novembre 1947.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123641, notice MUTERMILCH Michel dit MERLAY Michel par Rachel Mazuy, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 8 décembre 2022.

Par Rachel Mazuy

SOURCES : Arch. Nat. F7/13586. — La Liberté, 30 décembre 1924, Consulté sur Retronews le 30 mai 2020. — La Pensée, 3 avril 1948, N° 17, p. 78 (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/b...). — J. Humbert-Droz, Origines et débuts des Partis communistes des pays latins, 1919-1923, op. cit. — Sophie Coeuré, La Grande lueur à l’Est, Les Français et l’Union soviétique, Ed. du CNRS, 2017, p. 69. — M. Merlay, Panslavisme ou défense des slaves, Bureau d’informations polonais, s. d. — — Sur les divorces : Notes d’Ewa Bobrowska*. — Décret de naturalisation : AN, BB/34/447 (https://www.siv.archives-nationales...).

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