Par Thérèse Burel
Né le 21 novembre 1901 à Balaguères (Ariège), fils d’un cultivateur, Julien Nadau adhéra en 1925 au Parti socialiste SFIO à Château-Thierry (Aisne) où il travaillait comme électricien ; en février 1929, il arriva à Contres (Loir-et-Cher) comme chef de section à l’Électrification rurale. Militant actif, trésorier dès 1933 de l’importante section socialiste de Contres puis membre du comité fédéral, il fut en relation avec Lucien Breitman, Georges Richard, Lucien Gigaud, Kléber Loustau. Il était également secrétaire du syndicat du personnel de l’Électrification rurale et fut délégué au congrès départemental de la CGT le 4 avril 1937.
À partir de fin 1942, il entra dans le réseau de renseignements Buckmaster. Ayant une parfaite connaissance des communes situées de chaque côté du Cher, d’Ouchamps à Châteauvieux (Loire-et-Cher), il avait, grâce à sa profession, un laisser-passer lui permettant de franchir la ligne de démarcation jour et nuit, ce qui facilita le passage de réfractaires, juifs, personnalités, qui prirent l’avion pour Londres. Après le démantèlement du réseau Culioli, il s’enfuit de Contres le 13 août 1943 et gagna la vallée du Cher.
Membre du réseau Libération-Nord, chef départemental du bureau des opérations aériennes depuis juillet 1943, il fut arrêté le 2 mai 1944 avec six autres résistants à Châteauvieux. Emprisonné et torturé à Orléans, puis à Compiègne, il fut déporté le 4 juin 1944 à Neuengamme où il mourut le 7 mars 1945.
Alors qu’on ignorait sa mort, il fut nommé membre du comité départemental de Libération en août 1945 et fut élu conseiller municipal de Contres en mai 1945. Il fut décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance, de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur.
Par Thérèse Burel
SOURCES : La Nouvelle république du Centre-Ouest. — Le Populaire de Loir-et-Cher. — Renseignements communiqués par Madame Julien Nadau. — État civil.