NAYRAC Jean-Paul

Par Antoine Olivesi

Né le 15 mai 1879 à Lachapelle-Auzac (Lot), mort en août 1934 ; professeur ; secrétaire général de la Fédération SFIO des Bouches-du-Rhône en 1932-1933.

Jean-Paul Nayrac, fils d’un cantonnier, se disait lui-même, en 1933, "humble fils d’ouvrier, sorti de la misère". Professeur, titulaire d’un double doctorat de sciences et de philosophie, il enseigna les sciences naturelles dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, puis à partir de 1928 au lycée Thiers à Marseille.

"Propagandiste infatigable, doué d’une intelligence peu commune" (le Petit Provençal, 21 août 1934), il était venu au socialisme par générosité et par idéal, et avait milité dans les différentes localités où il fut enseignant. Il séjourna longtemps à Paris où il travailla, notamment pour la Commission administrative permanente du Parti socialiste.

À Marseille, il fut membre de la 7e section socialiste et devint secrétaire général de la fédération départementale de ce parti en 1932 en remplacement de Cavanelli, démissionnaire. Il fut confirmé à ce poste lors du congrès fédéral de Septèmes en janvier 1933, mais dut s’effacer l’année suivante au congrès d’Arles. Candidat socialiste SFIO dans le canton de Martigues, au conseil général, en octobre 1931, il avait recueilli 368 suffrages sur 4 981 électeurs inscrits, contre le radical-socialiste Remondin. Délégué aux congrès nationaux de Bordeaux (1930), de Paris (1932), il représentait la tendance favorable à la participation au gouvernement avec les radicaux. Il défendit la motion de V. Auriol (participation sans conditions) au congrès fédéral extraordinaire d’Aix, le 9 avril 1933, motion qui obtint 84 voix contre 93 à celle de Paul Faure au congrès fédéral normal de Miramas, le 2 juillet suivant. Peut-être fut-il, en 1934, tenté par les "néos", puisque la commission des conflits, au congrès administratif de Tarascon, le 24 mars, estima "trop modérées" les sanctions dont lui et quelques autres responsables avaient fait l’objet. Mais le rapport de la commission fut rejeté après l’intervention de Léon Bon.

Jean-Paul Nayrac fut également un militant laïque et syndicaliste, en tant que secrétaire départemental de la Fédération de l’Enseignement à la CGT. Il était, en 1931, membre de la CA de l’Union départementale confédérée. Il s’occupa en particulier de l’Institut supérieur ouvrier de la CGT où il donna, fin 1932, des cours sur l’histoire universelle du travail. Conférencier de talent, il traita, notamment à Marseille, des problèmes concernant les revendications féminines, sur lesquels il avait jadis écrit un ouvrage, et se prononça pour le vote des femmes en 1934. Il fit aussi plusieurs conférences à la Libre pensée et devant les Jeunesses socialistes de Marseille auprès desquelles il était très populaire. Il collabora par ailleurs au Midi syndicaliste. Le 1er mai 1933, il participa à un meeting en commun, sur le plan syndical, avec la CGTU à Marseille.

Jean-Paul Nayrac mourut à Luchon où il se soignait, probablement le 19 août 1934. Le Petit Provençal fit l’éloge de ce "parfait militant" dont "la noblesse de caractère", tant dans l’action que dans la doctrine, faisait regretter "une mort prématurée".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123779, notice NAYRAC Jean-Paul par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 15 avril 2021.

Par Antoine Olivesi

ŒUVRE : Grandeur et Misère des femmes, 1903.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, VM2/282. — Le Petit Provençal, 3 et 19 octobre 1931, 1er mai 1933, 17 avril 1934, 21 août 1934. — Le Midi syndicaliste, 1932-1934. — Bibliothèque de l’OURS. — Témoignage de M. Castellina.

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