NECTOUX Claude

Par Justinien Raymond

Né le 29 août 1860 à Saint-Sernin-du-Bois (Saône-et-Loire), mort le 28 août 1929 à Dezize-lès-Maranges (Saône-et-Loire) ; mécanicien ; militant socialiste ; député de la Seine.

Fils d’un ouvrier mineur de la région du Creusot, Cl. Nectoux apprit le métier de tourneur et vint l’exercer à Paris à l’âge de dix-neuf ans. Il devint socialiste en accomplissant son service militaire à Bourges et, après sa libération, se donna à l’action sociale. Militant syndicaliste, il fut membre de l’union des mécaniciens, activité vers laquelle il s’était orienté. Il fut administrateur de la coopérative « l’Avenir de Plaisance ». Quand il se fut fixé à Sceaux, il contribua à fonder la coopérative « Le Progrès social ».

Mais, désormais, son action se fit surtout politique. Il fut un des promoteurs du groupe socialiste de Sceaux et bientôt fut son candidat aux élections législatives. En 1902, dans la 4e circonscription de Sceaux, il recueillit 4 172 voix sur 16 959 votants et, en 1906, 5 107 sur 19 901. Cette année-là, il représenta la fédération socialiste de la Seine au congrès national de Limoges. En 1909, une élection partielle fut provoquée par l’élection au Sénat du député de la 4e circonscription, Gervais, radical. Le 21 mars, Nectoux obtint 4 977 voix sur 25 371 inscrits contre 4 778 à Marc Sangnier, 3 769 à Jarousse, radical, 3 308 à Carmignac, radical-socialiste. Ce dernier se retira et, le 4 avril, Nectoux l’emporta par 7 132 suffrages contre 6 007 à Marc Sangnier et 3 789 à Jarousse. En 1910, c’est dans la 5e circonscription de Sceaux qu’il fut réélu à 30 voix de majorité par 9 878 suffrages (il en avait obtenu 9 390 au premier tour). En 1914, il fut réélu dans la 6e circonscription de Sceaux, au scrutin de ballottage, par 8 147 voix sur 10 393 votants ; au premier tour, il en avait eu 6 345 sur 15 871.

Pendant toute la guerre, il appartint au groupe des plus irréductibles partisans de la politique de défense nationale : il fut un des quarante élus à protester en mai 1917 contre l’idée d’une rencontre socialiste internationale à Stockholm. Quand cette tendance fut devenue minoritaire dans le Parti socialiste, Nectoux s’éloigna de ce dernier et, aux élections du 16 novembre 1919, il figura aux côtés d’Henri Coutant, Louis Lajarrige et Raphaël Rhul, sur la liste d’Union républicaine et sociale, en fait de Bloc national, qui dans la 4e circonscription de la Seine (arr. de Saint-Denis et de Sceaux), battit la liste socialiste et enleva tous les sièges. Ce devait être sa dernière législature.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123795, notice NECTOUX Claude par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 juillet 2021.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., pp. 374 et 375 et Les Fédérations socialistes III, op. cit., pp. 146 à 153, passim. — L’Humanité, 22 mars et 5 mai 1909. — Jean-Louis Robert, Les Ouvriers, la Patrie et la Révolution, Paris 1914-1919, Annales littéraires des presses de Besançon, 1995. — Yves Billard, Le Parti républicain-socialiste de 1911 à 1934, thèse, histoire, Paris 4, 1993. — Notes Xavier Andréani.

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 374.

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