NÉNON Jean, Alphonse

Par Claude Pennetier

Né le 25 avril 1906 à Thierville (Meuse), mort le 11 septembre 1976 à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) ; instituteur ; militant socialiste, conseiller général de Fumel (Lot-et-Garonne), député de 1951 à 1955.

Fils d’un sous-officier de carrière (sergent dans l’infanterie à la naissance), Jean Nénon, élève de l’école primaire supérieure d’Aiguillon (Lot-et-Garonne), fut reçu en 1923 à l’École normale d’instituteurs de Montauban. Après son service militaire à Saint-Maixent et à Bordeaux, il fut nommé instituteur au cours complémentaire de Fumel en 1928 et y enseigna jusqu’à la guerre. Il se maria le 28 avril 1928 à Monsem (Lot-et-Garonne) avec une institutrice, fille d’un mécanicien.

Jean Nénon adhéra au Parti socialiste SFIO en 1926. Il entra à la commission administrative fédérale en 1936. Candidat aux élections législatives dans la circonscription de Villeneuve-sur-Lot, il obtint 3,36 % des voix des électeurs inscrits. Au congrès fédéral du 4 juillet 1937, Jean Nénon défendit la motion Paul Faure qui recueillit 65 mandats sur 168. L’année suivante, il fut délégué suppléant au congrès national de Royan.

Mobilisé en août 1939 comme lieutenant dans un régiment de la Légion étrangère, il fut fait prisonnier à Nancy le 25 juin 1940. En raison de son activité de résistance dans l’oflag (Sœst en Wesphalie), il comparut devant le conseil de guerre de Münster, pour refus d’obéissance et insulte à l’armée allemande. Il resta cinq ou huit mois en cellule. Libéré en avril 1945 par l’armée américaine, il regagna la France en mai 1945.

Militant socialiste SFIO, membre de la direction de la fédération du Lot-et-Garonne, Jean Nénon fut secrétaire de la fédération à la fin des années 1950.

Conseiller municipal de Fumel puis conseiller général en 1950, il devint par la suite vice-président du conseil général du Lot-et-Garonne et président de la Commission départementale des finances.

Jean Nénon fut candidat aux élections législatives du 10 novembre 1946 en seconde position sur la liste SFIO qui obtint 15 701 voix sur 117 390 suffrages exprimés et n’eut aucun élu. En vue des élections législatives du 17 juin 1951, et conformément à la loi du 7 mai, la SFIO, dans le département, conclut un apparentement de type Troisième force avec le RGR et deux listes de droite. Les listes apparentées ayant obtenu la majorité absolue, obtinrent tous les sièges. Nénon, tête de liste SFIO (10,2 % des suffrages exprimés) fut élu, les trois autres sièges revenant au RGR (Henri Caillavet et Raphaël Trémouilhe) et au MRP (Jean-Jacques Juglas). Il siégea jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale le 2 décembre 1955.

Membre de la commission de l’Intérieur pendant toute la législature, il fut nommé en janvier 1954 membre suppléant de la commission des Finances et membre de la commission chargée d’enquêter sur le trafic des piastres. Il fut assez actif, spécialisé dans les questions d’administration locale et, plus précisément, dans tout ce qui relevait des personnels départementaux et communaux. Il signa une dizaine de rapports et intervint en séance publique, notamment en novembre 1955, comme rapporteur d’une proposition de loi relative au statut des agents communaux. Il participa à plusieurs reprises à la discussion budgétaire des crédits du ministère de l’Intérieur. Ses votes furent conformes à la discipline du groupe socialiste, généralement dans l’opposition durant cette législature, hormis pendant le gouvernement Pierre Mendès France*. Le 30 août 1954, il vota la motion Aumeran, rejoignant la cinquantaine de députés socialistes hostiles à la ratification du traité de Communauté européenne de défense.

Aux élections du 2 janvier 1956, la liste SFIO qu’il conduisait, apparentée aux radicaux et aux républicains sociaux, accusa un net tassement (8,3 % des 131 032 suffrages exprimés). Jean Nénon ne fut pas réélu, deux sièges revenant au PCF, les deux autres au Parti radical après invalidation du candidat poujadiste. Il devint, jusqu’en 1958, l’attaché parlementaire de Maurice Pic*, secrétaire d’Etat à l’intérieur dans les gouvernements Mollet, Bourgès-Maunoury et Gaillard. Candidat le 23 novembre 1958 dans la deuxième circonscription du Lot-et-Garonne (Marmande), il obtint 2 681 voix sur 39 297 suffrages exprimés au premier tour. Il se consacra désormais à des activités locales et régionales et à la direction de la fédération socialiste SFIO.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123841, notice NÉNON Jean, Alphonse par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 septembre 2017.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Assemblée nationale et site Internet. — Arch. Dép. Lot-et-Garonne. — Arch. OURS, fédération du Lot-et-Garonne. — Le Réveil socialiste, 1936-1938-1946. — DBMOF, notice par Claude Pennetier. — Notes de Jacques Girault et de Gilles Morin.

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