NEVEU André, Gustave

Par Jean-Jacques Doré

Né le 18 février 1892 à Elbeuf (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort à Sachsenhausen (Allemagne) en mai 1944 ; manœuvre, maçon puis monteur en chauffage central ; secrétaire du syndicat unitaire (CGTU) du Bâtiment de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) de 1925 à 1927, puis de celui d’Elbeuf de 1935 à 1939, secrétaire adjoint de l’Union locale CGT d’Elbeuf de 1936 à 1939 ; communiste.

Fils d’un journalier, André Neveu, visage osseux, brun aux yeux marrons foncés d’1m74, orphelin de père et soutien de famille, bien que réformé par le conseil de révision à cause d’un souffle au cœur en 1913 fut mobilisé dans l’infanterie le 8 novembre 1914. Décoré de la Croix de guerre en 1917, il servit dans l’armée d’Orient puis dans l’aviation à partir de mars 1918.

"Renvoyé dans ses foyers" le 26 août 1919, il s’installa à Rouen où il travaillait comme maçon et rejoignit le Parti communiste en 1922 qui le présenta comme candidat aux élections législatives de 1924 sur la liste du bloc ouvrier et paysan. Secrétaire du syndicat unitaire (CGTU) du Bâtiment de 1925 à 1927 ; il était assisté d’Émile Boutin (secrétaire adjoint) et d’Eugène Feyssaguet (trésorier).

En 1928, embauché par la mairie d’Elbeuf, il retourna dans sa ville natale et devint l’adjoint de René Vallais au rayon communiste. La même année, il figurait sur la liste communiste battue au premier tour par celle de René Lebret le maire socialiste sortant aux élections municipales ; le député-maire ne lui pardonna pas et il fut licencié au début des années 1930.

Secrétaire du Comité des chômeurs en 1934, il fut condamné le 7 juin à 100 frs. d’amende pour violences à magistrat lorsqu’il avait voulu forcer les portes de l’hôtel de ville le 13 avril. La rancune du maire était tenace, il tenta de le discréditer en plaçant son nom en tête de la liste des chômeurs secourus ; il s’empressa de refuser cette aide avec ostentation en jetant à la tête du distributeur l’argent que l’on venait de lui donner.

Candidat communiste au élections d’arrondissement en 1934, Neveu retrouva un emploi de monteur en chauffage central en 1935 et il reconstitua sur le champ un syndicat unitaire du Bâtiment d’Elbeuf ; il était assisté d’Henri Prunier (secrétaire adjoint) de René Daverton (trésorier), André Lefèvre (trésorier adjoint) et Charles Lieury (archiviste).

Réélu secrétaire après la fusion avec les confédérés (CGT) il fut également de 1936 à 1939 secrétaire adjoint de l’Union locale d’Elbeuf dirigée par Eugène Honnet (ex confédéré) en 1936 puis André Bernard de 1937 à 1939.

Mobilisé en septembre 1939 puis rendu à la vie civile dès le 24 décembre, il était toujours secrétaire du Bâtiment d’Elbeuf en 1940 et 1941, il n’en restait pas moins fidèle à ses convictions, soupçonné d’activités communistes, il fut arrêté avec Charles Lieury et Édouard Charles dans la nuit du 21 au 22 octobre 1941, interné puis déporté, il mourut à Sachsenhausen en mai 1944.

André Neveu était père de trois enfants, il habitait 21 rue Poussin dans les années 1920 puis 31 rue Tuit-Anger à Elbeuf de 1930 jusqu’à son arrestation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123887, notice NEVEU André, Gustave par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 21 mars 2022, dernière modification le 21 mars 2022.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Dép. Seine-Maritime, 10 MP 1410 Syndicats dissous avant 1936, 1 MP 535 Manifestations politiques et syndicales, 4 MP 55, Direction des affaires sociales de la préfecture, dossiers non versés aux archives, État civil, Matricule militaire. — Témoignage de Pierre Largesse.

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