NICKLAUS Nicolas

Par Pierre Schill

Né le 17 avril 1889 à Sarreguemines (Lorraine annexée), mort le 18 septembre 1949 à Sarreguemines (Moselle) ; commerçant à Sarreguemines (Moselle) ; militant socialiste ; maire de Sarreguemines (Moselle).

Nicolas Nicklaus était le fils d’un ouvrier. Nicolas Nicklaus, agent d’affaires ou commerçant selon les sources, siégea en juin 1934 lors de l’élection du nouveau comité du Front commun antifasciste dans sa commune natale. Candidat au conseil d’arrondissement les 7 et 14 octobre 1934, il recueillit 2 096 voix mais fut battu. Il fut élu, le 19 mai 1935, maire socialiste SFIO de Sarreguemines.

Il fut candidat aux élections municipales de novembre 1919 à Sarreguemines (Moselle) sur la liste socialiste menée par Nicolas Hennel*. Il obtint au premier tour 812 voix sur 1 635 suffrages exprimés pour 1 655 votants et 2 263 électeurs inscrits. Au second tour il obtint 684 voix sur 814 suffrages exprimés pour 852 votants et fut élu. Il était alors commerçant.

Le 9 janvier 1921 il présida la réunion des socialistes sarregueminois qui devaient décider de l’adhésion à la IIIe Internationale. Après le vote massif de la section en faveur du communisme, il décida d’abandonner la présidence de la section pour rester fidèle au socialisme réformiste.

Vers 1934, Nicolas Nicklaus était chargé de l’organisation des socialistes de l’arrondissement de Sarreguemines (Moselle). Il était alors rédacteur-gérant du journal Sarregueminer kommunal politische Zeitung (Journal politique communal de Sarreguemines) et directeur de l’Imprimerie lorraine.

Il fut candidat aux élections d’octobre 1934 au conseil d’arrondissement de Sarreguemines pour le canton de Sarreguemines. Candidat socialiste sur une liste d’union avec le PC, il obtint au premier tour 2 107 voix sur 5 676 suffrages exprimés pour 5 958 votants et 9 244 électeurs inscrits et ne fut pas élu.

Il fut candidat aux élections municipales de Sarreguemines en mai 1935 sur la liste de gauche « antifasciste » rassemblant socialistes et communistes, opposée à celle du député-maire sortant Henri Nominé. Nicolas Nicklaus fut élu au second tour en obtenant 1 358 voix pour 3 077 suffrages exprimés sur 3 794 électeurs inscrits. Il fut élu maire SFIO de Sarreguemines le 19 mai 1935 en battant Henri Nominé par 17 voix contre 8.

La journée nationale d’action du 14 juillet 1935 rencontra un écho particulièrement fort à Sarreguemines. Les forces de gauche, sous son égide, organisèrent le 13 juillet au soir une retraite aux flambeaux et le 14 une manifestation qui donna l’occasion à Édouard Meyer* de lire un discours depuis le balcon de l’Hôtel de ville. Malgré cette bonne entente à gauche, le maire veilla à maintenir le caractère républicain de la manifestation en interdisant aux communistes de déployer leur drapeau rouge.

Candidat aux élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936 dans la circonscription de Sarreguemines, Nicolas Nicklaus fut notamment opposé au député sortant, Henri Nominé candidat URD (droite), au communiste Édouard Meyer et à son premier adjoint SFIO Philippe Christ*. Il obtint, avec l’étiquette « indépendant de gauche », au premier tour 1 435 voix, alors qu’Henri Nominé totalisait 5 130 voix et Édouard Meyer 2 803 voix. Au second tour Édouard Meyer obtint 2 739 voix et fut devancé par Henri Nominé 6 894 voix et Arthur-Jean Heid qui remporta l’élection avec 7 535 voix. Philippe Christ s’était violemment opposé, pendant la campagne électorale, au maire de Sarreguemines sous l’arbitrage d’un membre de la CAP de la SFIO. Nicolas Nicklaus fut obligé d’abandonner l’étiquette « socialiste » pour celle d’« indépendant de gauche ».

Anima le 1er août 1937 à Sarreguemines, à l’initiative du comité local du Front populaire, une manifestation pour la Paix à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Jean Jaurès. Devant une centaine de personnes, il fit un bref historique du mouvement ouvrier depuis la mort de Jaurès pour rappeler combien les avancées sociales devaient être défendues face au capitalisme.

Nicolas Nicklaus fut chargé d’organiser l’évacuation de ses administrés en septembre 1939 vers la Charente. La municipalité qu’il continuait à diriger depuis le repli s’installa à Chasseneuil-sur-Bonnieure.

Il se présenta à l’élection municipale d’octobre 1947 à Sarreguemines sur la liste d’Union républicaine et résistante présentée par le Parti communiste. Il fut l’un des six élus en obtenant 1 925 voix sur 5 249 suffrages exprimés pour 5 472 votants sur 8 686 électeurs inscrits. Il était alors « représentant ».

À la date de son décès, il était encore membre du conseil municipal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article123921, notice NICKLAUS Nicolas par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 15 octobre 2013.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Nat. F7/13038. — Archives départementales de la Moselle : 303 M 75 et 150 ; 26 Z 15 et 16. — Archives municipales de Sarreguemines (Moselle) : 7 F 16 ; 11 K 2. — Forbacher Neueste Nachrichten, 14 et 21 mai 1935, 27 avril et 4 mai 1936. — Le Républicain Lorrain, 21 septembre 1949. — E.L. Baudon, Les élections en Moselle, 1919-1956, Metz, 1956. – Eugène Heiser, La tragédie lorraine, tome I, Sarreguemines-Saargemünd, 1939-1945, Documents, Sarreguemines, Editions Pierron, 1978. — Didier Kompa, La formation du Front populaire en Moselle, 1934-1936, mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1985. — Daniel Gix, « Il y a 70 ans naissait le parti communiste sarregueminois », Cahier du cercle Jean Macé, n°34, 1er trimestre 1991. — Pierre Schill, 1936. Visages et figures du Front populaire en Moselle, Metz, Editions Serpenoise, 2006. — Renseignements communiqués par la mairie de Sarreguemines. — État civil.

ICONOGRAPHIE : Portrait à la Libération : archives municipales de Sarreguemines.

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