NOLIBOS Jason, Auguste, Raoul [parfois écrit NOBILOS]

Par Claude Pennetier

Né le 5 novembre 1890 à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), mort le 25 janvier 1985 à Tarbes (Hautes-Pyrénées) ; ouvrier mécanicien puis garagiste : militant communiste des Hautes-Pyrénées.

Dessin de Raoul Nolibos.
Dessin de Raoul Nolibos.
Camp de Gurs, îlot D des Cas spéciaux, en fait des "politiques", novembre 1940.

Fils de Émile Léon Nolibos, employé des Contributions indirectes, et de Marie Sophie Assimans, sans profession, après de bonnes études primaires, Raoul Nolibos fut, en 1910, ouvrier mécanicien à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), dans une usine de machines outils. Après deux ans de service aux Sapeurs pompiers de Paris, il fut recruté chez Citroën à l’usine des Chevrons, quai de Javel à Paris. Il disait avoir été reçu par André Citroën qui lui demanda de travailler à l’amélioration des boites de vitesses, témoignage de son haut niveau technique.
Il fut mobilisé au 12e RI de Tarbes le 2 août 1914 et œuvra aux premiers essais de lance-flammes à Trappes en 1915. Il combattit au Chemin des dames à Verdun puis au Fort de Vaux où il fut blessé.
Démobilisé, il revint dans son département d’origine et travailla à l’Arsenal de Tarbes (Hautes-Pyrénées) avant de s’établir à son compte comme mécanicien automobile en 1922. Militant de l’ARAC, il adhéra à la Fédération socialiste en 1919. Il suivit la majorité des militants du département au Parti communiste et fut un des responsables de la rubrique Hautes-Pyrénées de l’hebdomadaire communiste régional l’Églantine. Trésorier de la section communiste de Tarbes, il en devint secrétaire en juin 1921. Raoul Nolibos succéda à Robert Aveillé comme secrétaire fédéral en juillet 1921, mais fut rapidement remplacé par Bernard Cazaubon.
Sans doute absorbé par son activité artisanale il ne semble pas avoir été un militant communiste actif. Concessionnaire des marques automobiles Donet-Zedel et Delahaye, il contribua à la création de la Chambre syndicale départementale de l’automobile en 1928 et en devint président en 1932. Il le resta jusqu’en 1966. Entre 1925 et 1966, il était reconnu comme expert judiciaire en matière mécanique.
Peut-être avait-il repris une activité communiste à l’époque du Front populaire car il fut visé par la répression après l’interdiction du PCF. Le Républicain des Hautes-Pyrénées du 15 novembre 1939 annonça, avec quelque satisfaction, l’arrestation d’un "chef" communiste, Nolibos. Il fut interné politique à Gurs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) en 1940. Il y effectua des dessins dont une vue générale de l’îlot D, où étaient regroupés les "cas spéciaux", en fait les "politiques", essentiellement communistes. Il y côtoya Georges Lassalle, Fernand Bordedebat, Marcel Biard et André Chastellain. L’administration de Vichy le transféra ensuite au camp de Nexon (Haute-Vienne).

Raoul Nolibos prit une part active au Comité départemental de Libération de Hautes-Pyrénées et à l’épuration. Son nom n’apparaît pas dans les comités fédéraux communistes des années 1950.

Il s’était marié le 6 septembre 1919 à Tarbes avec Laure Clémence Stéphani.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124052, notice NOLIBOS Jason, Auguste, Raoul [parfois écrit NOBILOS] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 1er février 2017, dernière modification le 1er février 2017.

Par Claude Pennetier

Dessin de Raoul Nolibos.
Dessin de Raoul Nolibos.
Camp de Gurs, îlot D des Cas spéciaux, en fait des "politiques", novembre 1940.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13013. — L’Ordre nouveau, 1921. — Gurs, souvenez-vous, bulletin de l’Amicale du camp de Gurs, n°57, septembre 1994. — Papiers de Bernard Cazaubon.— Notes Sandrine Espouey. — État civil.

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