OBVIET Marcellin, Jacques, François, Baptiste

Marcellin Obviet travaillait comme ajusteur à l’atelier des torpilles, au Mourillon, dès 1912. Membre en janvier 1912 du conseil d’administration de la Bourse du Travail de Toulon, il fut élu archiviste-bibliothécaire du syndicat des travailleurs de la Marine, le 20 juillet 1917 et devint trésorier adjoint le mois suivant. Membre de la commission exécutive de l’Union départementale des syndicats ouvriers du Var depuis le congrès du 28 avril 1918, à la suite de la mutation de Royer en région parisienne, il devint le secrétaire général de l’UD, à titre provisoire, le 2 août 1918 et représenta le Var au conseil d’administration du Midi syndicaliste. Le congrès de l’Union du 27 avril 1919 le confirma dans sa responsabilité.

Dès lors, Obviet participa aux réunions de toutes les instances syndicales régionales et nationales. Au congrès confédéral des 15-21 septembre 1919, mandaté par huit syndicats varois, il vota pour le rapport moral et pour la résolution, s’inscrivant dès lors dans la ligne des majoritaires. Toutefois, il intervint lors de la réunion du comité national extraordinaire des 21-22 juillet 1919, protestant contre l’annulation de la grève prévue. Il déposa un ordre du jour blâmant la commission administrative et l’invitant à démissionner. Lors du 1er Mai 1919, au meeting du Casino, il protesta publiquement contre l’expédition des troupes françaises en Russie. Mis en difficulté par l’offensive des minoritaires, il annonça sa démission du poste de secrétaire général lors de l’assemblée générale de l’Union, le 23 novembre 1919. Toutefois, à la demande des syndiqués, il revint sur sa décision. Lors du congrès de l’Union, le 8 février 1920, il présenta le rapport moral et se prononça pour le maintien d’un poste de secrétaire permanent, posant comme condition pour être réélu l’obtention d’une large majorité. Sur 38 votants, 17 lui accordèrent leurs voix au premier tour. Il retira sa candidature appelant à voter pour le minoritaire Orsini (voir ce nom), arrivé en deuxième position. Le majoritaire Maille (voir ce nom) appela à voter malgré tout pour Obviet qui réunit 14 voix.

Dès lors, Obviet se consacra ouvertement à l’animation du Comité d’action pour la propagande en faveur de la théorie majoritaire, organisé dans le courant de l’automne 1920. Au congrès de l’UD, le débat porta à nouveau sur le maintien du poste de secrétaire permanent. Cette fois, Obviet se prononça pour sa suppression, position qui fut repoussée. Bien que non candidat, il obtint 7 voix sur 34 lors de la désignation du secrétaire général. Parallèlement, il militait dans les rangs de la section socialiste SFIO de Toulon, montrant ses préférences pour les analyses du Comité de reconstruction de l’Internationale. Il devint membre du conseil d’administration de la section toulonnaise, après la scission, le 4 mai 1921.

Les rapports de police indiquaient qu’Obviet travaillait toujours à l’Arsenal maritime comme auxiliaire. Le 22 octobre 1920, le syndicat des travailleurs de la Marine l’exclut de ses rangs. En 1922, il anima la reconstitution du syndicat resté à la CGT, devint membre du conseil d’administration le 1er mars 1922, et fut candidat, le 23 août 1922, comme délégué suppléant à la commission locale des salaires.

Lors de la réunion du premier congrès de l’Union départementale CGT, maintenue, Obviet présida la première séance, le 23 juillet 1922 et fut désigné au conseil d’administration.

Devenu représentant de commerce, divorcé, Obviet mourut tragiquement dans la rade des Vignettes.