OESTREICHER Jean, Jacques dit REMONTET Jean

Par Louis Bonnel

Né le 13 mars 1913 à Paris (XXe arr.), disparu en août 1944 ; avocat ; militant trotskiste puis du PSOP ; résistant.

Jean Oestreicher adhéra à la section des Jeunesses socialistes du XVIIe arr., alors que son père était sympathisant du Parti communiste. Il se rapprocha de la gauche du parti et prit part, au début de 1936, à la création des Jeunesses socialistes révolutionnaires. Tout en poursuivant ses études de droit, il militait dans son arrondissement et participait à la rédaction du mensuel Révolution, organe des JSR.

Membre du Parti ouvrier internationaliste, il fut à la fin de 1938 parmi les partisans de l’adhésion individuelle au Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert. Lorsque cette proposition fut rejetée par la majorité des congressistes du IIIe congrès du POI tenu les 14 et 15 janvier 1939, Jean Oestreicher, avec la minorité, adhéra néanmoins au PSOP.

Démobilisé après l’armistice en juin 1940, il reprit sa place dans le mouvement trotskyste qui préparait la reparution de la Vérité. Par la suite, il entra dans le réseau "Ceux de la Résistance" sous le pseudonyme de Lorrain. Comme avocat, il défendit des militants trotskystes inculpés pour leurs activités clandestines, notamment Mathias Corvin, Walter Hird, Paul Parisot.

À l’approche des troupes alliées vers Paris, la mairie du XVIIe arr. fut occupée au matin du 20 août par la Résistance. Le comité de Libération de l’arrondissement, dont Jean Oestreicher était membre, s’y installa et le désigna comme maire adjoint chargé de l’épuration. Après avoir passé la journée du 20 août à son poste, il emprunta un revolver et décida de regagner le domicile de ses beaux-parents avenue Parmentier où se trouvait son épouse. C’est au cours de ce trajet à bicyclette que sa trace fut perdue et malgré des enquêtes poussées, sa disparition resta inexpliquée. Il fut décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance et de la Légion d’honneur. Une rue située à proximité de la porte Champerret porte son nom.

Jean Oestreicher s’était marié le 6 janvier 1944. Après sa disparition, naquit sa fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124266, notice OESTREICHER Jean, Jacques dit REMONTET Jean par Louis Bonnel, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 7 décembre 2020.

Par Louis Bonnel

SOURCES : Révolution, passim. — Journal officiel, 11 juillet 1946, 17 et 31 août 1948. — Témoignages de Madame Oestreicher (née Delarocque) et de militants. — Renseignements fournis par le secrétariat État AC.

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