OUZOULIAS Albert, Georges, Raymond, Martial. Pseudonyme : Colonel ANDRÉ

Par Claude Pennetier, Marcel Rivollier, Charles Sowerwine

Né le 20 janvier 1915 à Contrevoz (Ain), mort le 28 novembre 1995 à Créteil (Val-de-Marne) ; employé ; militant communiste ; résistant ; conseiller général de la Seine et conseiller municipal de Paris.

En visite à Martigues, Albert Ouzoulias (à gauche) dédicace son livre Les Bataillons de la jeunesse, en présence de Virgile Barel (au milieu), député communiste et doyen de l’Assemblée nationale [opus cité]

Issu d’une famille originaire de Neuvic (Corrèze) venue s’établir dans l’Ain, Albert Ouzoulias eut un père et un oncle sabotiers et cordonniers. Au décès de leur père, tué pendant la Première Guerre mondiale, Albert Ouzoulias et son frère Marcel Ouzoulias , adopté par la Nation le 14 juin 1919, pupille de la Nation, furent placés en pensionnat à Palisse par leur mère. Après deux années passées à l’École primaire supérieure d’Ussel, Albert revint dans l’Ain en compagnie de sa mère et de son frère.

Inscrit à l’EPS de Belley (Ain), il tenta le concours d’entrée à l’École normale de Bourg-en-Bresse (Ain) puis devint, en octobre 1932, employé au tri postal à la gare de Bourg-en-Bresse. Militant de la CGTU, il s’intéressa aux activités du comité Amsterdam-Pleyel. En mars 1934, il devint, à l’âge de dix-neuf ans, secrétaire du comité antifasciste de Virieu-le-Grand. La même année, il fut licencié des PTT et entra comme manœuvre aux abattoirs de Bellegarde-sur-Valserine.

En septembre 1934, Albert Ouzoulias était secrétaire du comité départemental des Jeunes contre le fascisme et la guerre et membre du comité national du mouvement dont il présida les travaux du congrès départemental en compagnie de Raymond Berrodier. Son engagement le conduisit à adhérer aux Jeunesses communistes cette même année 1934.

Au début de l’année 1935, Albert Ouzoulias fut appelé comme permanent de la JC à Paris. Délégué national chargé de la propagande, il participa à la structuration des Jeunesses dans une dizaine de départements, particulièrement dans la région lyonnaise, et fit partie des dix délégués français au congrès de l’ICJ, en septembre, à Moscou (voir Jean Chaumeil, Victor Johannès, Léonce Grangeon, André Chiron, Périni, Goix (voir Pierre Goix), Liehber, Daniel Georges). Son rôle fut reconnu au VIIIe congrès des JC tenu à Marseille en mars 1936 : il entra au Bureau national avec pour mission la formation d’une union de la jeunesse agricole. Dans les archives du Komintern figure cette évaluation, en russe, qui semble émaner de Latarget et être datée de 1939 : « Membre du CE [du KIM]. Aux JC, il travaillait sur les questions de la jeunesse paysanne. Responsable au comité régional des JC de Lyon. Dévoué aux JC et au Parti. Il était envoyé dans cette région pour organiser le travail. Après avoir été relevé de la direction du groupe antifasciste. Il montre de bons résultats, il lui manque un peu de souplesse. »

Ouzoulias participa activement à la formation du Front populaire dans l’Ain et aux luttes syndicales dans les usines du Bugey. Lors des élections législatives de mai 1936, il porta la contradiction au comte de Seyssel, candidat de la droite dans la circonscription de Belley.

En septembre 1936, il dut partir faire son service militaire à Joigny (Yonne). Libéré en octobre 1938, il obtint de la direction des JC de retourner à Lyon comme secrétaire général d’une région couvrant le Rhône, l’Ain et une partie de l’Isère. Marcel Bertone lui succéda après son rappel sous les drapeaux en mars 1939.
Il se maria le 11 mai 1940 avec Cécile Romagon, ouvrière du textile.
Fait prisonnier le 12 juin 1940 à Angevillers (Oise), Albert Ouzoulias fut détenu au stalag XVII B près de Krems (Autriche) d’où il tenta une évasion le 1er mai 1940. Sa reprise trois jours plus tard et les sanctions ne l’empêchèrent pas d’organiser les communistes du stalag. Il s’évada avec deux d’entre eux le 26 juillet 1941.

Le 2 août 1941, Ouzoulias reprit contact avec le Parti communiste par l’intermédiaire de Danielle Casanova. Il fut aussitôt chargé de commander les groupes de combat créés par la JC (groupes qu’on appellera plus tard Bataillon de la jeunesse). Lors de la création du premier comité militaire national (fusion de l’OS — organisation militaire du PCF — de l’organisation de combat des JC et des groupes spéciaux de la MOI), la direction le nomma commissaire politique avec Eugène Hénaff. En avril 1942, Charles Tillon (au nom du secrétariat du PCF) créa les Francs-tireurs et partisans français et le fit entrer au triangle de direction comme commissaire militaire national chargé de la direction des opérations, fonction qui lui fut maintenue jusqu’à la Libération. Il y ajouta fin juin 1944, la responsabilité de coordonner l’action militaire dans la région parisienne. Aussi fut-il un des cinq signataires de l’affiche appelant à la mobilisation générale collée dans la nuit du 10 août 1944. Il fit partie de la délégation de l’état-major des FTPF et des FFI reçue le 28 août par le général de Gaulle. Il organisa le départ le 2 septembre de la brigade de Paris commandée par le colonel Fabien, brigade qui deviendra le 151e Régiment d’infanterie. Ouzoulias était déjà depuis plusieurs jours délégué national de l’état-major FFI chargé pour l’ensemble de la France de l’intégration des unités de la Résistance dans l’armée.

Il fut nommé membre du Comité parisien de libération et conseiller municipal provisoire. Il siégea ensuite au conseiller municipal de Paris de 1945 à 1965.

De retour dans la Corrèze, il fut maire de Palisse à partir de 1971. Albert Ouzoulias, membre de la présidence collective de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance, est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages ayant trait à la Résistance.
Il mourut le 28 novembre 1995 à Créteil.

Le vendredi 10 mars 2006 à 10 h 45, fut dévoilée en l’honneur d’Albert Ouzoulias une plaque sur la façade de l’immeuble dans lequel il vécut au 9, rue du Général Niox à Paris XVIe arr.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124526, notice OUZOULIAS Albert, Georges, Raymond, Martial. Pseudonyme : Colonel ANDRÉ par Claude Pennetier, Marcel Rivollier, Charles Sowerwine, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 6 septembre 2022.

Par Claude Pennetier, Marcel Rivollier, Charles Sowerwine

Albert Ouzoulias
Albert Ouzoulias
Plaque commémorative 9, rue du Général Niox à Paris (XVIe arr.)
En visite à Martigues, Albert Ouzoulias (à gauche) dédicace son livre Les Bataillons de la jeunesse, en présence de Virgile Barel (au milieu), député communiste et doyen de l’Assemblée nationale [opus cité]

ŒUVRE : La Vie héroïque du Colonel Fabien, mars 1945, 80 p. — Les Combattants de la nuit.Les Bataillons de la jeunesse, Éd. soc., 1967. — Fils de la nuit, Grasset, 1975.

SOURCES : RGASPI, 495 270 1861. — Arch. Nat. F7/13132. — L’Éclaireur de l’Ain, 1934-1939, 1944-1945. — J. Varin, Jeunes comme JC, Éd. soc., 1975. — Charles Riondet, Le Comité parisien de la Libération 1943-1945, PUR, 2017. — Témoignage écrit d’Albert Ouzoulias. — Un siècle d’images martégales, Office municipal socioculturel, 1981, Martigues [photographie].

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